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Théâtre de la Madeleine  (Paris)  avril 2012

Comédie dramatique de Jon Fosse, mise en scène de Jacques Lassalle, avec Michel Aumont, Catherine Hiegel, Stanislas Roquette et Jean-Marc Stehlé.

Dans la famille du théâtre scandinave et plus particulièrement norvégien qui se situe aux antipodes du divertissement, Jon Fosse oeuvre dans une veine noire auprès de laquelle Henrik Ibsen, son illustre aîné, ferait presque figure de vaudevilliste.

Jon Fosse c'est une écriture minimaliste faite de phrases ébauchées rarement achevées, de paroles ressassées, de mots noyés dans le silence, qui refuse la narration et le psychologisme y préférant l'immersion dans une certaine réalité sociale norvégienne, bien éloignée l'image d'Epinal du pays du soleil de minuit, et les insondables abysses des âmes ordinaires.

Car pour lui c'est au spectateur de se faire sinon son cinéma du moins son théâtre. Mieux vaut le savoir avant d'aller voir "Le fils", créé en France et mis en scène par Jacques Lassalle, qui aborde la tragédie personnelle et familiale d'un couple isolé dans un village perdu aux fins fonds du pays qui se dépeuple inéluctablement et dont le fils parti vivre sa vie ne donne pas de nouvelles.

Le fils arrive de manière inattendue un soir et repart le lendemain midi, épiphénomène sans aucune incidence si ce n'est la mort du voisin qu'il a un peu secoué. Pas une ride sur l'eau d'un fjord qui n'est pas bleu lagon comme sur les cartes postales mais noire comme celle du paysage de l'affreuse et incongrue toile peinte en fond de scène.

Les personnages sont pétrifiés dans un intérieur chiche de petits vieux au décor hideux et sinistre conçu par Jean-Marc Stehlé et Catherine Rankl, un salon rustique bois tissu tapisserie des années 50 qui n'a rien à voir avec le design épuré de Alvar Aalto.

Dans un espace scénique réduit à quelques mètres carrés et plongés dans le halo crépusculaire diffusé par une lampe basse énergie d'un lampadaire, Michel Aumont et Catherine Hiegel, au jeu minimaliste et distancié, font du sur place en marmonnant. Ils semblent n'être que les échos douloureux de fantômes.

Face à Jean-Marc Stehlé qui fait un vrai numéro d'acteur dans le rôle du vieux voisin alcoolique en forçant sur le jeu naturaliste,Stanislas Roquette parvient à donner une consistance au personnage du fils taciturne.

Pour signifier la dilatation du temps qui résulte d'un texte indigent, Jacques Lassalle a pris le parti d'un rythme très lent qui confine à l'absence de rythme et le choix d'un anachronique habillage sonore permanent et lancinant qui évoque la résonance d'un verre de cristal.

Tout, l'angoisse existentielle, la solitude, l'incommunicabilité, le refoulement des affects, étant (non)dit dès le premier quart d'heure, sur la durée, certains spectateurs cèderont, qui à l'assoupissement, qui aux bâillements. D'autres aimeront l'abime du silence et l'intensité du rien.

 

MM         
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Du côté de la musique :

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"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
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"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
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"Eden beach club" de Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce
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"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
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"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
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