Comédie dramatique écrite et mis en scène par Gérald Hubert, avec Fabienne Bailly, Etienne Bartholomeus, Gaëlle Bourgeois, Bruno Forget, Gérald Hubert, Mathilde Levesque et Bénédicte Stalla-Bourdillon.
François se suicide le jour de son mariage. C'est sa future épouse, ses parents et ceux qui ont compté dans sa vie qui le découvrent pendu dans l'église.
Comment en est-il arrivé là, quels événements ont marqué son existence pour qu'il choisissent justement ce lieu et ce moment pour mettre un terme à ses jours ?
Gérald Hubert a écrit, mis en scène et interprète "Destins". Le spectateur suit la vie de François, de ses plus jeunes années lorsqu'il était un enfant non désiré, jusqu'à son exil en Australie, puis son retour au pays.
François n'a jamais su réellement trouver sa place dans le drame qu'est sa vie. Il recherche l'approbation du père qui a été absent durant toute son enfance, et se venge des femmes en les séduisant et en les abandonnant ensuite.
Tous les membres de cette famille montrent des failles. Toute leur existence a été construite sur du vent, des désillusions et des regrets. Chacun a fait montre d'un individualisme narcissique, se concentrant sur les désirs du soi plutôt que de se consacrer au partage, se soutenir les uns les autres.
Après sa mort François est toujours présent, caché dans l'ombre d'un recoin de la scène, ou tournant autour de ceux qui ont vidé sa vie de sens.
L'action se déroule autour d'une structure métallique, crée par le scénographe Sébastien Ehlinger, qui tourne sur elle-même, à la fois décor et machine à traverser le temps, qui petit à petit permet au spectateur de reconstruire le fil du destin de François.
Certes les acteurs jouent parfaitement et nous font vivre ces moments morbides avec une puissance exacerbée par les lumières en clair-obscur de Tanguy Gauchet qui donnent l'impression que l'ombre est habitée. Certes la mise en scène très dépouillée rend bien la solitude qui habite chacun des personnages.
Mais "Destins" reste difficilement aimable en raison de son sujet tout autant que du malaise qui se cristallise autour du mannequin pendu qui accueille les spectateurs.
Pourtant cette pièce pose des questions sur la liberté de l'homme, sur sa capacité à se détacher de la pression familiale et sur la construction de l'être. Mais des questions qui bien entendu restent en suspens, malgré le geste expiatoire de François.
"Destins", pièce chorale de Gérald Hubert, se révèle à la fois ambitieux et déconcertant. |