Jean-Marie Laclavetine annonce en 4ème de couverture de "Paris mutuels", 8ème opus de la série de 13 qui constitue la collection "Vendredi 13" des Editions La Branche, sans doute est-ce un trait d'humour, sa mission apostolique qui tient à "l'édification des masses, en indiquant où peuvent mener les excès de l'amour et les tentations du vice", en donnant la parole à son anti-héros.
Bien évidemment, encore un anti-héros, encore un looser, un ancien quasi champion junior de boxe reconverti demi-sel, tenancier de salle de sport et du tripot clandestin camouflé à l'étage qui se définit lui-même comme un homme qui n'a jamais choisi, qui se laisse porter par la vie "en raison d'une résignation congénitale, d'une absence absolue de croyance, d'un doute de tréfonds".
Voici l'autoportrait de Vincent, champion toute catégorie de la stratégie de l'échec bien que turfiste chanceux. Mais comme dit le proverbe heureux au jeu malheureux en amour. Et ça ne rate pas.
Son histoire commence sur un hippodrome quand il mise sur le bon canasson, qui porte le nom Vendredi 13, qui lui fait doublement décrocher la timbale. Car non seulement il empoche un bon paquet de biftons mais il lève une pouliche de premier choix, un bel oiseau des îles qui tombe en pâmoison dans ses bras.
Mais il ne s'agit pas d'une rencontre fortuite et comme la belle a su dès qu'elle a vu ce bourrin qu'elle ferait main basse sur le magot et qu'il porterait sa casaque, lui a tout de suite qu'il était "fait comme un rat" et qu'il allait se faire rouler dans la farine, tromper, dépouiller et mettre en prison avec la résignation du cheval qu'on mène à l'abattoir.
Voilà tout le contenu du roman tel qu'il est déjà relaté dans le premier chapitre. Le lecteur aura-t-il envie d'aller au-delà ? Pas vraiment car le héros de surcroît n'attire pas l'empathie. Alors peut-être pour savoir si le cave va se rebiffer. |