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Interview  (Paris)  mardi 24 avril 2012

Edward Barrow a récemment sorti un très beau premier album The Black Tree sur le label Volvox. La pop est délicate, et la voix envoûtante. Une fin d'après-midi, un sous-sol avec verrière du XIe arrondissement dans lequel le son résonnait naturellement, c'était l'occasion d'en savoir un peu plus sur ce jeune auteur-compositeur-interprète français au patronyme britannique, avant qu'il ne se livre à l'exercice de la session.

A l'écoute de l'album, j'ai trouvé que, bien que l'ensemble soit cohérent et votre album "The black tree" soit marqué par les années 90, vous partiez cependant dans des directions tout à fait contradictoires.

Edward Barrow : En fait je ne pourrais pas citer mes références. J'ai grandi dans les années 80/90, on retrouve donc forcément de cela dans ma musique. Ensuite, pour le côté "ça part dans tous les sens", justement je n'avais pas envie de me lancer dans une seule direction. J'ai eu envie d'essayer différents styles.

J'ai tout de suite imaginé quelqu'un qui grandissait dans les années 90, lisait les Inrocks et écoutait leurs compils de groupes indés.

Edward Barrow : Pas du tout, j'ai découvert les Inrocks bien plus tard, pas ado mais plutôt jeune adulte. Mais forcément, la musique des années 90 m'a marqué.

On retrouve dans votre album des influences autant de la pop anglaise que de l'américana.

Edward Barrow : C'est un mélange de tout ce que j'ai pu entendre, de mon goût pour Radiohead autant que pour Marianne Faithfull et pour d'autres artistes américains.

Il y a deux chansons de "The Black Tree" qui font plus folk crooner. Mais "Blue eyed man" donne l'impression d'un crooner dans le style de Morrissey quand il avait repris "Moonriver".

Edward Barrow : Pour le coup, je ne connais ni Morrissey, ni les Smiths. Je suis passé complètement à côté. Le côté crooner de ma musique m'échappe complètement. Je ne l'avais jamais remarqué jusqu'à ce que l'on m'en parle à la fin des concerts ou suite à la sortie de l'album. C'est quelque chose qui est en moi, mais que je ne maîtrise pas du tout. (rires)

Comment s'est passé l'enregistrement de l'album ? Ça pourrait être de la folk à guitare sèche, mais on sent l'importance des arrangements.

Edward Barrow : J'avais déjà fait un premier EP tout seul que j'avais produit avec mon ordinateur. Là, je voulais un disque vivant, avec de vrais instruments et de vrais gens. Or, il se trouve que je travaille régulièrement sur scène avec un musicien, Benoît Laporta. Nous nous sommes enfermés dans une maison avec tous nos instruments, tout notre matériel de son, et même du matériel qu'on avait pu se faire prêter. Notre but était d'enregistrer l'album en une seule semaine. Benoît jouait de la guitare, de la basse, des claviers et de la clarinette. Moi je chantais, jouais des claviers et de l'autoharpe. Pour toutes les sessions de batterie, nous avons fait appel à un batteur. Nous avons travaillé morceau par morceau dans l'idée de faire un album de groupe, comme s'il y avait un bassiste, un guitariste, un clavier et qu'on les retrouvait sur chaque morceau.

Seuls deux morceaux ont été réalisés indépendamment. D'abord "Two little birds" enregistré avec un ami musicien et producteur parce que j'avais envie que le morceau sonne différemment, plus électro. Nous avons donc travaillé sur de vieux synthés des années 80. Celui-ci a été enregistré en une seule nuit ; j'aime bien les cahiers des charges un peu serrés (rires). Ensuite, il y a eu "Knife and gun", qui a été enregistré lors d'une autre session, mais dans des conditions d'enregistrement proches de celle du reste de l'album.

C'est étonnant, car ça ressemble pourtant à un travail de longue haleine, une production mûrement réfléchie.

Edward Barrow : En fait, non. C'est vraiment le fruit d'un travail intense mais court. De longues journées, de courtes nuits d'environ quatre heures, afin de passer du temps à bosser sur les enregistrements et la production de l'album. Ensuite, il y a le travail de mix qui est très important, je faisais très attention au traitement des voix et des instruments. J'ai collaboré avec un ingénieur du son, Antoine Coinde, qui a très bien compris ce que je cherchais. Il y a eu aussi ce travail-là qui amène beaucoup en terme de production au final.

La mélancolie qui se dégage de l'album semble plus liée à l'enfance qu'à la rupture amoureuse par exemple.

Edward Barrow : La mélancolie est là, en moi, depuis longtemps et c'est en effet plus lié à l'enfance, à quelque chose qui ne reviendra pas. Mais je ne considère pas que ce soit grave. Ce n'est pas de la nostalgie, je n'ai pas du tout envie de revenir en arrière. Mais effectivement, c'est comme cela que ça sort quand je compose. Même lorsque j'écris des chansons qui pourraient être totalement heureuses puisqu'elles le sont dans les mots, j'ai cette façon de chanter qui amène une couleur plus mélancolique que ça ne devrait l'être.

Dans quelle langue avez-vous été élevé ?

Edward Barrow : En français. Mon père est anglais mais on a toujours parlé français à la maison. Le choix de chanter en anglais est d'abord musical. C'est une langue plus musicale que le français à mes oreilles. C'est aussi une façon pour moi de revenir à des racines que j'ai moins connues que mes racines françaises. Enfin, c'est aussi une distance que je mets par rapport aux mots. Lorsque j'écris en français, mes textes sont beaucoup plus frontaux et j'ai du mal à les assumer. Alors que dans un texte en anglais, il y a une simplicité qui amène une distance, une retenue à mes morceaux.

Vous êtes multi instrumentiste, alors pourquoi avoir fait ce choix de vous accompagner à l'autoharpe ?

Edward Barrow : Au début, je ne m'accompagnais pas forcément. J'ai toujours préféré être entouré de musiciens. Je ne suis pas du tout un grand instrumentiste, mais parfois il faut prendre les choses en main pour que tout devienne plus simple. Il valait mieux donc que je m'accompagne lors des concerts. J'avais des bases de piano, je me suis donc remis sérieusement aux claviers. J'avais la frustration de ne pas savoir jouer de guitare, je n'ai jamais réussi à apprivoiser cet instrument. Un jour, par hasard, j'ai vu une vidéo de June Carter qui jouait de l'autoharpe. Je me suis dit que cet instrument avait l'air plus simple à jouer que la guitare. Je me suis donc procuré une autoharpe, et j'adore cet instrument.

Avez-vous l'impression de vivre au bon endroit à la bonne époque ?

Edward Barrow : Complètement ! Je n'ai aucun souci avec mon époque. Ma musique peut sembler mélancolique ou peut faire penser aux sixties ou d'autres époques, mais je me sens très bien maintenant. Quant à l'endroit, ça se passe plutôt pas trop mal, donc je suppose que je suis aussi au bon endroit (rires). Mais je reste néanmoins ouvert si des projets venaient à se présenter ailleurs.

Retrouvez Edward Barrow
en Froggy's Session
pour 3 titres en cliquant ici !
  

 

 

 

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La chronique de l'album The Black Tree de Edward Barrow
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Edward Barrow en concert au Nouveau Casino (mardi 12 novembre 2013)

En savoir plus :
Le site officiel de Edward Barrow
Le Bandcamp de Edward Barrow
Le Myspace de Edward Barrow

Crédits photos : Thomy Keat (Retrouvez toute la série sur Taste of Indie)


Laurent Coudol         
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Edward Barrow (24 avril 2012)


# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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