Monologue écrit et interprété par Bruno Coppens accompagné au piano par Pierre Poucet dans une mise en scène de Eric de Staercke.
L'humour belge est de retour. Au Théâtre de la Pépinière, Bruno Coppens, flanqué de son acolyte et excellent pianiste Pierre Poucet, mis en scène par Eric de Staercke, présente un nouveau Seul-en-scène, "Le fond de l'ère effraie", bande dessinée parlée et jouissive.
Monsieur a cinquante ans. Les amours ont f...le camp. Devant soi, la plaine morne - Waterloo, c'est Bruxelles - des années grises avant le faire-part bordé de noir. C'est gai comme une visite de galerie d'art contemporain.
Pour pallier cette détresse, un bar, des verres et un tenancier qui fait mine d'écouter en suscitant le pourboire : prénom, Riton.
Sue ce canevas, Bruno Coppens, maître des mots, des sur-mots et du mot sûr, disciple du grand Devos, entame un délire verbal ininterrompu, Manneken-pis du calembour, de la contre-péterie, de la bouillie compacte. Il dit n'importe quoi, comme dans les portables, avec assurance, presque dans le juste mais toujours à côté : quelle drôlerie.
Il chante aussi, pas mal, se déguise, se transforme, avec plus ou moins de bonheur. C'est un bel homme, inquiétant, qui manie le rasoir et fait couler le sang. C'est dangereux un rémouleur des mots.
On aimera moins les jeux avec le public qui virent à la colonie de vacances. Un théâtre demeure un théâtre. Même si la Gaîté-Lyrique donne dans le numérique et les théâtres de Paris dans le plateau minimaliste.
Mais il ne faut pas bouder son plaisir. Bruno Coppens est un grand monsieur, un maître ès délire, un bon fou à laisser évadé. Un Devos romantique, mince, un contraste et une personnalité.
A savourer. |