Beaucoup diront qu’à l’occasion de ce premier album solo, un breton regarde vers l’Est tant l’Inde, les voyages et l’Orient transpirent de cette production. Ce que nous retiendrons surtout, c’est que Tristan Nihouarn tourne la page Matmatah et regarde vers l’avant.
Au travail depuis plusieurs années, Tristan avance dans son envie de se raconter, de voyager, de rendre compte. L’évolution prit son temps et transforma au passage le flow de la voix, que l’on reconnaît rapidement mais qui parait plus posée, plus sereine, qui résonne d’une petite fêlure, sensible, accroche de la première écoute. Les textes de leur côté sont travaillés avec le soin et l’attention de l’artisan méticuleux. Ciselés, ils sonnent juste et ils existent pleinement en bon équilibre avec la musique pourtant riche et foisonnante.
L’album est en effet très arrangé et s’il garde un fond pop-rock qui sert de base aux mélodies, des tonalités orientales, des instruments originaux viennent complexifier le paysage musical et accentuer le voyage entamé.
Globalement, l’album s’équilibre plutôt bien. Quelques morceaux restent en tête et se chevillent au corps, d’autres s’oublient plus vite se perdant dans la variété.
Nous retiendrons une ouverture prometteuse avec "Meredith", un "Dardjeeling Amer" planant des plus plaisants, "Ma vie est un chef d’œuvre" au spleen sensible, les murmures reposants de "Qu’elles viennent" et le réussi "Vientiane".
Sauf erreur de ma part est à découvrir, en prenant le temps d’entrer dans les morceaux. Sans enthousiasme débordant, il est un album d’une belle facture qui offrira de beaux moments et de belles écoutes pour quelques instants calmes tout consacrés aux notes et aux mots. |