Spectacle musical conçu et interprété par Isabelle Georges, Frederic Steenbrinck, Jérome Sarfati, Edouard Pennes et David Grebil.

Chacun se souvient du triomphe récent de "Padam, Padam" qui a brûlé les planches pendant des mois.

Isabelle Georges, chanteuse, danseuse, meneuse de revue (à une époque où, hélas, des robots formatés miment le chant sur des bandes-son) fouilleuse de malles à partitions, Mary Poppins, Judy Garland, Liza Minnelli et, surtout, elle-même, de plus en plus, réinvestit Paris, accompagnée de sa bande de musiciens, pour une folle plongée dans les musiques de Broadway.

Qu'est-ce que Broadway, à part une large avenue de New York ? Le Grand Canal de bitume du rêve, avec Esther Willams en plongée, Gene Kelly sur un pont, un parapluie à la main, Fred Astaire et Miss Rogers, en habits de soirée, dansant sur un nuage, au dessus du sol.

C'est aussi le port de la fin de l'angoisse, après la traversée de l'océan, le passage par Ellis Island, avec cette statue de la Liberté qui semble battre la mesure de son pied de bronze.

Tout cela, Isabelle le chante, sous l'arc-en-ciel de la musique, "Over the rainbow", avec une voix superbe, fine, une émotion et une joie au bord des larmes tellement dans la tradition d'optimisme et de sentimentalité américaines. En même temps, elle chante aussi en français et on ressent encore mieux tout ce que chacun des deux pays doit à l'autre.

C'est intelligent, généreux. Elle donne tout, à chaque instant, avec drôlerie, imagination et émotion. Les surprises et les idées fusent. Elle occupe la scène, toute la scène, chaque instant: c'est à quoi se reconnaît une vraie vedette, avec sa flamme, unique.

Autour d'elle, d'excellents musiciens, Frédérik Steenbrik, qui l'accompagne depuis longtemps, chanteur et pianiste sensible, ainsi qu'Edouard Pennes, David Grébil et Jérôme Sarfati, parfaits, auxquels ne manquent qu'un peu plus de présence dans l'exécution et le sourire, marque de fabrique de Broadway. Mention spéciale aux lumières et au son, signés Douglas Kurt et Xavier Ferri.

Le public, conquis, jubile, s'émeut, se souvient, bat la mesure et quitte Broadway, magnifié par Isabelle Georges, avec des paillettes sur les épaules, tout bonnement....enchanté.