Solo chorégraphique écrit et interprété par Philippe Decouflé.
Quel plaisir que ce spectacle de Découflé !
"Solo", mais un solo à plusieurs avec lui-même. Des jeux de miroirs grâce à la magie de la vidéo dupliquent le danseur qui se retrouve face à son double, à son ombre.
Les silhouettes se multiplient à l'infini. Le décor, jeux de lumière sur une toile, transforme le plateau en une toile abstraite.
Et pourtant Philippe Découflé ne cherche pas à épater le public, il veut d'abord l'amuser, le surprendre, l'émouvoir.
Il joue avec les souvenirs d'enfance de toute une génération de quadragénaires. Il évolue dans un décor cubique et coloré à la "Chapi Chapo", il filme ses mains comme dans "mes mains ont la parole" et marche sur un fil comme "la linea".
Mais il n'hésite pas non plus à revisiter sa carrière.
Sur un des écrans, apparaît soudain la vidéo d'un des monstres sautillant du clip "True Faith" chorégraphié pour New Order. Mais il va aussi rejouer tous les mouvement des danseurs du "Petit bal perdu" de Bourvil tels qu'ils les avaient imaginés pour le générique des "Mots de minuit".
Et les hommages de se succéder, Jerry Lewis et sa machine à écrire par ici, Busby Berkeley par là. Peu importe qu'on comprenne ou non tous les hommages de Découflé à la culture populaire, et tout particulièrement au cinéma, le public doit d'abord prendre du plaisir.
Découflé parle, s'amuse, montre des photos de sa famille. Il veut partager, inviter le spectateur dans sa bulle.
Le message de Philippe Découflé, à cinquante ans, toujours vert plein de sève et de fièvre, est de profiter de la vie.
Magique ! |