La pop de Kishi Bashi est radieuse, efficace mais exigeante, un délicieux mélange d'Andrew Bird, d'Owen Pallett et de Brian Wilson, rien que ça ! C'est aussi et surtout une superbe découverte de ce début d'été bien morose.
Une interview où Kishi Bashi nous parle de son parcours, de sa musique et de Chapelier Fou !
Peux-tu nous parler de toi, de ton parcours de musicien ?
Kishi Bashi : J’ai toujours été un musicien freelance et j’ai toujours joué avec des musiciens différents pour faire des choses variées. J’ai été violoniste et épaule réconfortante pour Regina Spektor, avec Sondre Lerche, j’étais clavier, je faisais les chœurs et j’étais l’ambassadeur du japon. Avec Of Montreal je faisais du violon, de la guitare, un peu de sample, et je faisais un peu le fou dans des danses théâtrales !
On te compare beaucoup à Andrew Bird, mais on peut sentir des influences de swing et de modern jazz dans ton jeu, tu en penses quoi ?
Kishi Bashi : J’aime beaucoup Andew Bird et ce depuis longtemps ! J’ai beaucoup étudié le swing et des musiciens comme Stéphane Grappelli, Jean Luc Ponti ou Didier Lockwood. J’ai étudié le violon à l’école et un jour Andrew Bird est venu parce qu’il était ami avec mon professeur. J’ai essayé de lui montrer mes compétences, mais il n’en a pas eu grand-chose à faire ! Il est vraiment très bon et fût une véritable source d’inspiration pour moi lorsque je développais ma technique de boucles en violon solo. Soit dit en passant et pour de nombreuses raisons, mes trois violonistes préférés sont français.
Tu joues donc avec Regina Spektor et Of Montreal. Quels sont tes rapports avec la scène pop actuelle ? Te sens-tu proche d’un groupe comme Animal Collective ?
Kishi Bashi : J’écoute beaucoup de choses actuelles. J’ai toujours été un fan d’Of Montreal et j’ai sauté sur l’occasion quand ils m’ont proposé de collaborer avec eux. J’ai beaucoup écouté Merriweather Post Pavilion d’Animal Collective et cela m’a donné beaucoup d’idées. Mais j’écoute énormément de musique africaine et je pense que c’est ce qu’ils font, tout comme Vampire Weekend, non ?
Si l’on voulait mettre une étiquette, un nom à ta musique nous pourrions parler de pop progressive. Ce terme te convient ?
Kishi Bashi : Prog pour moi c’est Yes ou Emerson Like and Palmer, si par pop progressive tu entends ce genre là alors je suis vraiment flatté !
Que signifie le titre de ton disque "151a" ?
Kishi Bashi : Cela pourrait être traduit comme "ichi-go-ichi-e", c’est une expression japonaise très populaire qui voudrait dire "une fois, une rencontre". C’est une méditation, une morale sur la beauté de l’instant avec d’autres personnes. C’est aussi une éthique de la performance qui souligne l’importance d’une mauvaise action ou une performance/ concert imparfaite. L’importance aussi de l’instant présent.
Il y a un musicien français qui a une approche assez proche de la tienne dans son utilisation du violon. Il est plus dans une musique électronique, acousmatique là où tu es plus dans une esthétique pop. Il se nomme Chapelier Fou. En as-tu déjà entendu parler ?
Kishi Bashi : Non, mais cela m’intrigue beaucoup et je vais me renseigner ! En studio j’utilise tout ce dont je peux disposer mais en live, j’utilise délibérément tres peu de matériel. Trois pédales de guitare pour montrer comment ma musique pousse…
Qu’en est-il du futur ? Penses-tu tourner en France ?
Kishi Bashi : Je suis à la recherche d’un label européen qui permettra de me faire connaître. J’aimerais beaucoup revenir en France. Jusqu’à présent, mon seul concert avec Kishi Bashi en France a été en première partie d’Of Montreal à Nantes.
Pour terminer, tu connais la scène pop française ?
Kishi Bashi : Pas tant que ça ! J’aime Chassol, j’aime aussi Emilie Loizeau. Bien sûr j’aime aussi Justice, Daft Punk et Phoenix mais j’ai appris qu’ils étaient plus connus et appréciés à l’étranger qu’en France ce qui me surprend beaucoup !
Merci à Kellyn, traduit de l’anglais par Jérôme Gillet. |