Comédie dramatique écrite et mise en scène par Marc Fayet, avec Philippe Magnan, Frédérique Tirmont, Frédéric Van Den Driessche, Guillaume Durieux et Aurore Soudieux.
Pour sa cinquième pièce, Marc Fayet exploite à nouveau le ressort dramatique de la révélation, avec la résurgence du passé troublant la quiétude du présent, qui a fait de succès de deux de ses précédents opus.
Après les petits règlements de comptes entre amis avec "Jacques a dit" et la lessive en famille dans "Il est passé par ici", le voici décliné dans un milieu professionnel "tuyau-de-poêle".
En effet, dans "Le scoop", l'univers impitoyable - et vérolé - des médias, caustiquement épinglé, constitue la toile de fond d'une double intrigue croisée sous forme d'une entreprise vengeresse échafaudée par un vieux briscard du PAF et d'une enquête menée à titre personnel par un jeune journaliste débutant.
Marc Fayet a choisi de mettre en scène des journalistes archétypaux dont les agissements dictés par des intérêts personnels qui, quel qu'en soit le nom - ego, argent, ambition, adrénaline - sont relativement éloignés de leur mission professionnelle première qui est celle de l'information et qui ne s'embarrassent guère de contraintes éthiques.
Composée de scènes courtes scandées par un jingle musical, la partition à l'écriture cinétique brasse une multitude de thématiques et contient tous les ingrédients d'un synopsis de série télévisée.
Et au coeur du sujet, un trio classique, deux hommes et une femme, interprété par d'épatants acteurs qui sont des habitués des plateaux de télévision et de cinéma.
Physique avantageux de quinquagénaire dans sa pleine maturité, Frédéric Van Den Driessche incarne avec véridicité le carriériste sans scrupule, ex-présentateur de JT reconverti en producteur de docu-reportages, qui veut débusquer l'icone du journalisme qu'était le correspondant de guerre à l'âge d'or de la presse écrite.
Philippe Magnan campe parfaitement le vieux briscard revenu de tout et sur le fornt duquel pèse plus la retraite que les lauriers. La femme, c'est l'excellente Frédérique Tirmont dans un rôle un peu de convenu de photojournaliste de guerre sédentarisée.
Aurore Soudieux, en camerawoman idéaliste, Guillaume Durieux, en pigiste qui se prend pour Rouletabille, représentent la jeune génération de journalistes qui, au nom d'un principe de transparence qui constituerait le fondement du journalisme du 21ème siècle, confond journalisme et téléréalité.
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