Diabologum nous disait autrefois qu'on nous disait que l'art était mort – et ajoutait que s'il ne l'était pas encore, il faudrait le tuer. L'inspecteur Danto ayant établi il y a quelques temps déjà que Duchamp et Warhol étaient les instigateurs du meurtre, que nous veut Olaf Hund, proclamant la mort de la musique ?
Chantre d'une "anti-french-touch" qui réconcilie l'électro avec la légèreté et l'humour sans l'enfermer dans la catégorie de "musique n'ayant d'autre intérêt que de faire danser", Olaf Hund explore surtout dans des compositions complexes et survitaminées pour guitare et électronique le champ d'une musique aux limites et assignations difficiles à définir. C'est collage, c'est pop, c'est arty, nerdy, trendy. Bref : une jubilation musico-bidouilleuse de tous les instants.
Comme toujours chez les prophètes de la fin d'un art ou d'un autre, le message est évidemment plein de joie et d'espoirs d'un renouveau, et Olaf Hund est tout sauf sinistre. "I wanna be your ice cream", proclame-t-il à tue-tête sur un titre, avant que, sur un autre, une voix de robot et un chœur électronicophile ne réponde aux gémissements orgastiques d'une voix féminine qui ne le semble pas moins. On souhaite au facétieux Olaf Hund dans cette voie un succès de belle dimension, ferme et durable. |