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Théâtre National de l'Odéon  (Paris)  septembre 2012

Comédie dramatique de Ödön von Horvath et Lukas Kristl, mise en scène de Christoph Marthaler, avec Jean Pierre Cornu, Olivia Grigolli, Irm Hermann, Ueli Jäggi, Josef Ostendorf, Sasha Rau, Clemens Sienknecht, Bettina Stucky, Ulrich Voß et Thomas Wodianka.

Pour l'ouverture de saison du Théâtre National de l'Odéon, alors que sévit 1h45 d'ennui dans la salle de la place de l'Odéon avec "Les beaux jours d'Aranjuez" de Peter Handke mis en scène par le nouveau maître des lieux Luc Bondy, règnent 3 heures de bonheur aux Ateliers Berthier avec "Foi, Amour, Espérance" mis en scène par Christoph Marthaler qui fait également l’ouverture de la 41ème édition du Festival d’Automne

Christoph Marthaler est un metteur en scène suisse, la Suisse ce pays du bonbon Ricola et du secret bancaire, de la soupe au lait et de Guillaume Tell, de Zouc et de Plonk et Replonk. "Je suis Suisse, on n’y peut rien changer" dit-il de lui-même, ce qui laisse déjà présumer de son humour.

Et de l'humour, loufoque et néanmoins tragique, il y en a dans sa mise en scène magistrale de l'opus du dramaturge austro-hongrois Ödön von Horvath qui, avec "Casimir et Caroline", constituaient "deux petits drames tirés de la vie du peuple", 'un conte tragique qui ne pourrait être qu'un larmoyant mélodrame naturaliste.

Ce "petit" drame est celui de la misère ordinaire, celle d'Elisabeth, une jeune fille qui, pendant la récession économique des années 1930, sans argent et sans travail, est, malgré son courage et son obstination, broyée non seulement par une société bureaucratique de l'ère des républiques démocratiques socialistes, sexiste et injuste dirigée par des hommes veules et corrompus mais également par la violence et l'indifférence ordinaire des individus.

Optant pour le registre du burlesque et de la tragi-comédie, Christoph Marthaler opte pour un traitement qui, loin de montrer cette violence à l'état brut et démonstratif, la fait suinter des comportements policés dans une atmosphère ouatée qui alterne entre le côté bon enfant et le bâton.

Dans un décor unique de Anna Viebrock, la façade d'un laboratoire d'anatomie qui ressemble à un décor de studio de cinéma, avec une pendule digitale qui décompte le temps de manière folle et erratique, un temps s'est détraqué et dilaté pour démonter et montrer une mécanique inexorable qui prend des allures de ballet aussi absurde que tragique menés par des clowns, des clowns qui tuent.

Musicien et comédien formé à Ecole internationale de théâtre Jacques Lecoq, Christoph Marthaler brasse musique et théâtre et dirige des comédiens époustouflants qui maîtrisent totalement la mécanique du corps et le non verbal.

Il y a donc la musique et le théâtre, la fosse d'orchestre et la scène. Dans la première, un orchestre inattendu, des chaises vintage sur le siège desquelles sont posés, face à de pupitres, des enceintes et amplis disparates qui émettent des sons divers à l'instar des musiciens accordant leur instrument, un piano et un podium inachevé en béton.

Sur cet orchestre fantôme et cacophonique règne l'orchestre règne un homme inquiétant au visage de masque et au comportement pour le moins étrange, parfois atteint d'accès de folie musicale (Clemens Sienknecht) qui va dispenser la bande-son de l'opus théâtral qui fait le grand écart entre la "Marche funèbre" de Chopin et "Blue eyes" de Elton John.

Sur le plateau, tout commence de manière désopilante avec une scène digne des films muets : un ouvrier, pas très courageux et déjà fatigué, (Thomas Wadianka), muni d'une immense échelle vient réparer l'enseigne du bâtiment. Il monte et descend à plusieurs reprises et le spectateur attend qu'il rate une marche, ce qui arrive immanquablement. Puis, le pseudo chef d'orchestre prononce un édifiant discours de clôture de congrès international sur la traite des jeunes filles. La tragédie est nouée.

Les comédiens excellent à camper des personnages archétypaux pathétiques, à la limite du grotesque qui n'hésitent pas à chanter en choeur, à défaut de coeur sensible, la sérénade des bons camarades : Josef Ostendorf (le juge, l'inspecteur de police, le préparateur de l'institut), Ulrich Voß (le baron), Jean Pierre Cornu (le préparateur en second), Ueli Jäggi (le fiancé agent de police), Bettina Stucky (Madame Prantel) et Irm Hermann (la femme du juge).

Quant à Olivia Grigolli et Sasha Rau, elles donnent au personnage d'Elisabeth, personnage en l'occurrence dupliqué pour en souligner la non unicité de la figure, une belle incarnation.

 

MM         
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# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine

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Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

les nouveautés :

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"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

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"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
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"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
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"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
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