Depuis A poil commercial, on s'était habitué aux disques brinquebalants, inégaux, mal foutus d'Arno. Il y avait toujours une ou deux pépites sur les disques, mais pas forcément de quoi se contenter. Son retour en grande forme avec Brusseld, son précédent album, nous avait surpris mais sans plus. On savait qu'Arno n'était pas cramé, toujours capable de fulgurances. Mais pourrait-il aligner à la suite, comme il y a 10 ou 20 ans, deux disques dont on savait dès leur première écoute qu'on allait y revenir des mois et des années après leur sortie ?
En sortant Future Vintage après Brusseld, la réponse est clairement oui.
Il y a d'abord la qualité d'écriture des chansons, Arno sait faire respirer ses textes, amener des plages de calme avant d'asséner quelques formules tordues dont il a le secret, ces assemblages de quelques mots qui restent gravés au fer rouge au fond du cerveau. Il y a ensuite la voix et l'interprétation, Arno est en grande forme et vit de nouveau à fond ses chansons.
Enfin, il y a la production de John Parish, l'artisan du son rêche de PJ Harvey.
Avec cet album enregistré à Bristol, Parish offre une nouvelle jeunesse à Arno, et le fait revenir aux rythmes répétitifs de TC Matic, à son goût pour les guitares grinçantes et les directs au foie. "Show of life", "Chanson d'amour", "Die lie" ou "Dis pas ça à ma femme" impriment dès la première écoute. On pardonne donc volontiers la nouvelle version de "Oh la la la la" qui n'apporte rien au débat.
Future Vintage est un must have de cette rentrée. Et les concerts s'annoncent tendus et brutaux, comme on les aime chez Arno. |