Jeudi 27 septembre, premier jour en cité phocéenne pour le festival Marsatac 14ème édition, c’est parti, on vous dit tout !
Arrivés assez tôt pour assurer une interview avec Khalid et Chokolate (les deux DJ’s et producteurs de DeLaSoul’s Plug 1 & 2 present First Serve), nous faisons un rapide état des lieux : une grande scène couverte à l’extérieure, deux scènes intérieures dans un même bâtiment, un étage pour la scène 1, un salon marocain à ce même étage, des stands de ravitaillement, des espace de repos. Bref, une installation portant davantage Marsatac en configuration festival de grande ampleur.
Ce premier soir, dont seules les deux salles intérieures seront ouvertes, sera plutôt orienté soul, groove et hip-hop, on commence donc les festivités par Epic Rain. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est du cabaret hip-hop, mené par le flow d’un rappeur façon Buck 65, égayé par un chant rocailleux dans un pur style à la Tom Waits. Cette entrée en matière éveille nos sens avec un son et un visuel appliqués, malgré un public peu nombreux pour le moment.
Dans un registre plus groovy, on attendait impatiemment le groupe danois Dafuniks venu nous présenter leur dernier album Enter The Sideshow Groove. On s'attendait à du bon son, nous avons eu du très bon son. Tantôt feutré trip-hop avec la chanteuse Barbara Moleko qui pose toute sa sensualité dans sa voix et son déhanchement, tantôt énergique avec un hip-hop/groove, dont "All I Want" a fait connaître les premiers jumps de la soirée, et bien sûr toujours généreux et communicatif, à ce titre on retiendra un "D to The A" entreprenant. On était déjà séduit par leur musique, nous voilà conquis par leur dynamisme sur scène.
On enchaîne rapidement avec Ghostpoet présent avec un flow flegmatique posé sur un canevas hip-hop-electro-dubstep.
Son album Peanut Butter Blues and Melancholy Jam dans les bacs depuis 2011 a bien fonctionné mais sa musique intimiste manque un peu de punch en ce début de festival où les lieux s’investissent doucement d’une festivité ambiante.
Gros rendez-vous avec la légende du hip-hop DOOM (MF DOOM), toujours agrémenté de son fameux masque typé comics.
Malheureusement, ce concert tourne vite en la plus grosse déception de la soirée. Fidèle à sa réputation, c’est avec 3/4h de retard et un début de concert pas très fracassant que la tête d’affiche émet un flottement dubitatif auprès du public de la salle 1.
La scène est vide, mis à part un écran géant au fond qui n’a pas un grand intérêt et avec deux MC’s plutôt nonchalants. Bref, le son ne nous a pas fait bouger un orteil et on sent rapidement qu’ils nous offrent une prestation bien laborieuse.
On s’est donc dirigé vers Heymoonshaker et quel fut notre bonheur.
C’est la grande découverte du Festival : un pur son de blues beatbox, curieux mélange mais pourtant d’un tel naturel, du moins lorsqu’il est entrepris avec un tel talent. Un guitariste à l’allure sensuelle et à la voix rugueuse donne la réplique à son acolyte œuvrant dans un human beatbox hypnotisant.
On le retrouve donc jonglant avec agilité de la grosse caisse boite à rythme à des rythmes jungle, le public s’enflamme sur des passages drum’n’bass impressionnants. Une véritable performance pour ces deux musiciens, dont la complicité ne fera jamais défaut et tiennent la scène autant qu'une formation complète le ferait. Remplis de générosité et dotés d’un bon esprit zicos, ils seront également présents parmi le public sur les deux autres soirs, avec notamment un concert improvisé dans la rue environnant le dock des Suds au profit des passants. A découvrir impérativement !
On continue la soirée avec une autre tête d’affiche du jour : De La Soul’s Plug 1 & 2 present First Serve. Show énorme, toute l’équipe nous sort le grand jeu. First Serve, ce n’est pas moins de neuf personnes sur scène : Dave et Pos, les deux MC’s de DeLaSoul qui entrent carrément dans la peau des personnages qu’ils incarnent (Plug1 et Plug2), Khalid et Chokolate les deux DJ’s/producteurs envoyant du gros son tinté de oldschool et le reste des musiciens.
Tout ce beau monde nous offre un spectacle très réussi tant au niveau sonore que visuel avec entre autre le fameux "Must Be The Music".
Et pour finir sur une touche plus revival que jamais, les deux MC’s reviennent sans déguisement après la présentation First Serve pour nous offrir quelques tubes immanquables de Delasoul dont "Me myself and I".
Nous étions tellement emballés par ce concert qui a su tenir ses promesses que nous avons fait la première et dernière impasse de la soirée avec A State Of Mind sur la deuxième scène (Cabaret).
La fin de soirée n’est pas de tout repos avec le rap énergique de El-P, pour ceux qui cherchent un peu le répit du dernier concert, c'est raté. Arrivée sur scène en toute trombe accompagné de son Mc's, les spots s’activent en stroboscopes, des rythmes fous s'emballent, les gestuels sont secs et rapides, voire épileptiques. En tête de front, El-P balance son flow agité aux oreilles des derniers festivaliers de cette soirée.
Avec un format plus court que les prochaines soirées à venir, le premier soir confirme la volonté pour l’équipe de déployer une ambiance festive. Nous attendons avec hâte les soirs suivants dont l’affluence connaitra un bond à coup sûr, une scène énorme extérieure en plus, des stands multipliés et des artistes rameutant la foule avec notamment C2C, Kas Product, James Murphy (LCD Soundsystem), 2ManyDjs. |