Voici venu le dernier soir de Marsatac, samedi 29. Soir le plus long avec une fermeture des portes prévue à 6h du matin et 17 concerts répartis sur les 3 scènes. La line-up se veut cette fois-ci plus orienté rock/new wave/électro et découvertes en tout genre.
Premier concert, première découverte, première sensation : Mina May sur la scène Cabaret. Du rock Toulonnais, où Mina May parvient à transmettre une couleur particulière à sa musique rappelant quelques fois Jon Spencer. Il est toujours difficile de commencer une soirée de festival, sur les premières secondes, seules une dizaine de personnes sont présentes, tout le travail est à faire pour monter en degrés. Aucun découragement ne se fait sentir pour nos rockeurs français qui exposent leur rock psyché sans encombre, le monde afflue à une vitesse surprenante pour remplir convenablement la salle.
Nous tenons à ne pas louper Stuck In The Sound sur la scène extérieure, donc go, on y va. Déjà présents sur scène, ils paraissent fidèles à eux-mêmes, le chanteur comme à son habitude orne son sweat à capuche. Apparemment pas mal de fans dans le public, et loin d’être déçus. Les instruments sont bien calés, le jeu est honnête et plus puissant qu’on ne le songeait. Nous devons mettre un terme à ce live pour qu’un de nous aille à la rencontre de Mekanik Kantatik pour une interview radio qui vous sera retranscrite très prochainement sur votre site préféré (Froggy’s Delight bien sûr).
Au cours de cette interview un de nous, puisque nous sommes deux, a pu assister au concert de Kas Product, légendaire groupe de coldwave français sur la scène 1 qui signe là un grand retour en live. La chanteuse Mona Soyoc arrive derrière un écran blanc qu'elle s'empressera de déchiqueter en lambeau à l'aide d'une lame de cutter pour en sortir et dévoiler une musique qui n’a pas vieilli. Le scénario scénique correspond à ce qui est connu de Kas Product : Mona Soyoc aussi sauvageonne que sensuelle communique beaucoup avec le public, Spatsz quant à lui plus en retenue offre ses sonorités bien travaillés au clavier.
Nous voilà à nouveau réunis pour assister à la prestation des Erevan Tusk qui fut une belle surprise sur scène. Un rock/pop romantique, mais pour autant jamais niais, dévoilé dans une impression de naturel déconcertant. C’est donc tout en velours que l’ensemble des festivaliers présents à ce live s’enveloppe de ce rock aux sonorités outre-Manche, mais qu’on ne s’y trompe pas, ce petit bijou est bel et bien français.
Après le calme, vient la tempête, et c’est le punk/hardteck de Kap Bambino qui l’amène.
Performance sportive pour ce concert. Arrivée pourtant tout en lenteur avec à la main deux bougies, la chanteuse devient incontrôlable dès le premier beat lancé, et la suivre du regard devient douloureux pour les cervicales. Le volume sonore est très fort, l'énergie déployée est impressionnante, l’un des concerts les plus puissants de ce festival.
Très communicatif, le public s’enflamme au même titre que la furie sur scène, le dj est vraiment performant derrière ses platines et délivre une qualité de sons remarquable.
Plus ou moins au même moment, Baxter Dury et BRNS jouent sur les deux scènes intérieures. En rapide passage, Baxter Dury ne nous a pas vraiment convaincu de par son pop/rock désabusé pourtant charmeur à son habitude. Sans doute les effets d’une fin de tournée.
Pour ce qui est de BRNS, dommage pour nous que nous n’ayons pas eu la possibilité d’y assister davantage. En effet, leur rock douloureux et crié nous laisse envisager Wu Lyf autant par les sonorités que par la sincérité de leur musique. Des passages post-rock sur une voix quasiment criée nous prennent aux tripes.
23h45, on nous avez averti d’un show autant sonore que visuel avec Don Rimini. Grosse installation pour un set derrière les platines : deux murs d’au moins 4 mètres de haut surplombent la scène où la console de mix se trouve perchée en hauteur. Ces écrans s’éclaireront tout au long du concert en différentes formes géométriques empruntant toutes les couleurs. Cela fait son effet, mais on reste sur notre faim, le son ne nous emballe pas plus que ça, le jeu de lumière est redondant.
A ne pas manquer, Mekanik Kantatik arrive sur la scène Cabaret. L’installation parait minimaliste et pourtant compliquée avec seulement un piano sur scène mais trafiqué dans tous les sens, une truelle accrochée, des guirlandes de leds par-ci par-là, et un homme débarquant en son habit blanc, dont une sympathie naturelle nous accroche.
La recette fait mouche et c'est comme découvrir un nouveau genre musical. Nicolas Cante, de son nom, fait toute sorte de manipulation avec son installation, des lumières s'allument de toute part dans et sur le piano, une véritable joie communicatif envahit l’audience. Nicolas danse, le public en fait de même, emporté par l'univers du personnage. Au vu des sourires, tout le monde est emballé et c'est tant mieux pour un artiste autant généreux dans son art.
Comme dit plus haut, nous vous invitons à découvrir son interview débordante de naturel et d’honnêteté dans les prochaines éditions de Froggy’s Delight.
Un de nous a malheureusement dû quitter ce concert pour celui de BreakBot qui avait lieu en même temps. Autre salle, autre style : électro-disco-power-pop à facettes. Pas vraiment emballé par ce qui s’apparente à de la house disco, le visuel est sympa avec des jeux de lumière bien travaillés aux couleurs fluo en accord avec la musique, et trônant sur scène la plateforme du dj à l’image d’une grande bouche féminine. Il faut tout de même admettre que la scène 1 du festival était blindée avec un public chaud comme la braise.
Le temps passe à une vitesse folle, et il est déjà plus d’1h du matin, ce qui nous fait rappeler que le set de James Murphy (LCD Soundsytem) commence sous peu. Direction donc le frais sous le chapiteau de la grande scène. James Murphy pose un bon son sur scène dans une ambiance lumineuse très sombre, dans un dj set de qualité. Le public est conquis, quoique en attente d’un bon titre de LCD Soundsytem qui n’aura lieu.
Retour au rock : Joy Division, forcément c'est "in" en ces temps, à ne voir que les groupes fleurissant à foison dans cette lignée, mais rares sont ceux qui parviennent en un produit aussi bien abouti et réussi que les Juveniles.
Retour sur la scène Cabaret, un problème de balance fait impatienter le public qui, en mode festival, se laisse vite tenter par errer à d’autres ambiances.
Les débuts sont donc difficiles, toujours quelques soucis avec les volumes sonores des instruments et du chant. Mais les Juveniles sont là et bien présents, et comptent bien le faire entendre. Ainsi ils appellent en l'encouragement du public et se lancent dans des riffs redonnant du tonus à eux et au public qui s’emballe sur ce son new wave. Ouf ! Juveniles a repris du poil de la bête et se débrouille plutôt bien. Le titre "We Are Young" assure un succès garanti auprès des fans assez nombreux.
Toujours très présente, la foule s’ammasse rejoindre les deux compères de 2Manydjs déballer assurément un set des plus enflammés.
Pas de déception, les titres remixés par leurs soins sont exécutés avec une grande dextérité. On croirait assister à l’explosion du cocktail Molotov illustrant cette édition de Marsatac, tout le monde danse, saute, s’éclate. C’est impressionnant à quel point l’espace peut encore être rempli à près de 3h du matin. Petite surprise, James Murphy les précédent, fait une brève apparition à leurs côtés empruntant une platine pour un jam très bon esprit.
Deux heures de show passent, il est près de 5h du matin et avec ces trois nuits dans les pattes, nous sommes un peu (beaucoup) sur les rotules.
Marsatac clôturera sur le set de James Holden qui, sans trop nous avancer, a dû à coup sûr garder le dancefloor intacte de son ambiance enflammée.
Pour la suite du festival, l’évènement gratuit Aires Libres du lendemain au parc Longchamp n’a malheureusement pas eu lieu, faute d’une mauvaise condition météo.
A noter, pour cette année, l’effort écologique du festival en limitant au maximum les impressions papier au profit d’un programme sous forme d’appli smart-phone, navettes gratuites pour la région, parc gratuit à vélos, on a cependant été étonné dans ce sens de ne pas disposer de verres consignés.
Cette édition de Marsatac 2012 fut celle de tous les records avec un total de 35.000 festivaliers, 300 artistes pour 70 concerts, 6 jours de festival sur Nîmes et Marseille. Mais le principal est qu’en regardant autour de nous, les visages ne trompent pas, les gens étaient conquis et heureux, une véritable réussite donc. |