Comédie de Georges Feydeau, mise en scène de Jean-Philippe Vidal, avec Hélène Babu, Gauthier Baillot, Loïc Brabant, Ludmilla Dabo, Pierre Gérard et Pierre-Benoist Varoclier.
Rien ne va plus chez les Ribadier quand Angèle, échaudée par son précédent époux : Robineau qui la trompait, soupçonne (à juste titre) son mari de courir le jupon.
Celui-ci a pourtant la parade : l’hypnose, qui lui permet de s’absenter pendant la nuit et de berner sa femme. C’est sans compter la présence chez eux de Thommereux, un ancien amoureux d’Angèle, de retour de Batavia.
Comme toujours chez Feydeau, il est question de mari, de femme et d’amant. En l’occurrence, ceux-ci sont plus nombreux ici et il s’agit presque d’une vraie course à l’infidélité de la part de tous les protagonistes. Une fois de plus, Georges Feydeau met en place une mécanique implacable qui fonctionne comme de l’horlogerie suisse et dézingue à tout va les conventions bourgeoises.
Même s’il ne s’agit pas de sa meilleure pièce, "Le Système Ribadier" offre tout de même des moments de franche hilarité. L’hypnose, particularité de la pièce, donne lieu à des scènes de comique visuel excellentes.
Jean-Philippe Vidal, sans esbroufe mais avec un savoir-faire rigoureux donne à ce divertissement la facture d’un très bon spécimen du genre. En dépit de quelques petites grivoiseries superflues dans la mise en scène, le spectacle conquiert sans trop de mal le spectateur emporté par la tornade de quiproquos et catastrophes en chaîne.
La distribution, homogène, joue avec brio la partition enlevée du maître du style qui, ainsi mise en valeur, révèle tout son potentiel comique. A noter : la très belle création lumière de Thierry Robert qui arrive à donner beaucoup d’éclat aux scènes d’obscurité.
"Le Système Ribadier" : un puissant antidépresseur en cette période de morosité.
|