On se retrousse les manches chez Montparnasse. Là, on est dans du sérieux, du lourd, de l’unique. De la très grosse production. Indispensable à l’histoire du cinéma, pensent beaucoup, dont Costa-Gavras, président de la Cinémathèque Française et réalisateur et l’immense Pierre Etaix.
Un travail de fourmis qui a permis de sortir de l’oubli (ce n’est qu’un début) un trésor. Celui de Max Linder. Si pour beaucoup ce nom est celui d’une salle de cinéma parisienne, il reste pour certains synonyme de la première très grande personnalité du cinéma mondiale et française.
Exhumer un tel trésor n’a pas été chose facile, tout comme la restauration image par image de certaines bandes. Il faut reconnaître le talent (financier également) de l’équipe des Editions Montparnasse qui ont su avec intelligence aborder, avec l’aide de Maud Linder (la fille de Max), toute la problématique que pose aujourd’hui le respect d’une œuvre à restaurer.
Max Linder a été le mentor de Chaplin (excusez du peu) et entre 1910 et 1915 à l’origine de l’écriture cinématographique, telle qu’on la perçoit encore aujourd’hui. Si il n’a pas été le seul, Max Linder reste bien le premier à avoir senti dans le "cinéma" autre chose qu’un simple divertissement de foire.
Découvrir aujourd’hui les courts-métrages présentés, c'est reconnaître avec un grand plaisir (certainement pour beaucoup) et de l’émotion non négligeable du patrimoine oublié du 7ème Art. Un peu comme la redécouverte de l'œuvre perdue d’un Maître italien. L’histoire de cet artiste est violente, au point que la cinématographie de Max Linder aurait pu disparaître définitivement sans Maud, qui découvrit l’importance historique de son père avec la rencontre de Henri Langlois créateur de la cinémathèque Française.
L’aventure ne faisait que commencer. Une vie entière pour un univers celluloïd. C’est une partie infime que vous allez découvrir. Croyez-moi, c’est rare d’être ainsi devant une galette DVD ou Blu-ray et de se dire que ce que l’on a entre les mains a valeur d’histoire.
Ne pas oublier qu’un film se regarde aussi sur grand écran, deux salles ouvrent leurs portes à Max : le Reflet Médicis (3, rue Champollion 75005 Paris) et le Georges Méliès (Avenue de la Résistance Centre commercial 93100 Montreuil). |