Spectacle conçu et mis en scène par Alexis Armengol, avec Alexis Armengol, Laurent Seron-Keller, Shih Han Shaw, Camille Trophène, Frank Ternier, Frédéric Duzan, François Blet, Rémi Cassabé, James Bouquard, Audrey Gendre, Isabelle Vignaud, Linda Bocquel et Mélanie Loisel.
Stirs est un adulte qui, victime d’un accident à l’âge de 9 ans, ne mémorise plus les choses après trois minutes. Envoyé au Japon pour qu’il ne soit pas traumatisé des perpétuels changements de son quartier d’enfance, il demeure un enfant curieux qui s’étonne et s’enthousiasme de chaque découverte. Asaki, une nourrice japonaise, est chargée de sa garde.
Dans une belle scénographie signée James Bouquard faite de bandes blanches comme le déroulé de la mémoire de Stirs, un éternel enfant naïf et facétieux, Alexis Armengol, avec "J'avance et j’efface", propose un divertissement dynamique et esthétique, proche de l’univers du dessin animé.
Le spectacle fonctionne beaucoup sur la complémentarité entre les différentes disciplines (théâtre, vidéo, musique, dessin) enchevêtrées en une fantaisie joyeuse et colorée. Plus que le texte et les personnages qui mériteraient d’être développés, on est surtout conquis par la mise en scène et le brassage réussi des techniques.
Aux côtés de Camille Trophème (Asaki) à l’énergie impressionnante et aux nuances vocales saisissantes et de Shih Han Shaw dont les dessins émeuvent, Laurent Seron-Keller est un Stirs convainquant, un grand dadais clownesque et touchant qui interroge les différents supports vecteurs de mémoire.
Au final, ce sont tout de même les enfants qui devraient s’y retrouver et apprécier cette histoire ludique mais pas dénuée d’une pointe de mélancolie sur des souvenirs qui s’enfuient, la vie à explorer à chaque instant et la transmission. |