"C'est fou cette simplicité de faire quelque chose de magnifique avec rien".
Ca, c'était à la fin. C'est ce qu'on m'a dit avec des yeux pétillants et le sourire aux lèvres. Mais il faut que je vous raconte avant, que je vous décrive comment la salle de la maison Folie de Lomme s'est tordue de rire devant Mathieu Boogaerts, solo.
Déjà en mai, j'y étais, dans la péniche lilloise. Là, il avait encore chanté seul et il était en pleine expérimentation. Car il y a quelques mois, l'album n'était pas encore là. Mais c'est comme ça que Mathieu Boogaerts aime le constituer, en expérimentant ses chansons, en se jetant au public. Et comme il l'avait dit la première fois : "Je vais chanter une set list que j'aime bien. Une ancienne puis une nouvelle. L'une après l'autre. Comme ça on ne s'ennuie pas".
Parfois, les concerts sonnent bien mais il y a ce quelque chose de vide qui transparaît et glace finalement l'oreille. Mathieu Boogaerts, à lui seul, fait oublier ces mauvaises expériences du live.
Est-ce que c'était parce qu'il était comme sur une scène de théâtre, devant des gradins toute ouïe ? Est-ce qu'il aime éperdument faire rire ? Est-ce qu'il aime finalement se risquer à être seul ? Est-ce que c'est parce qu'il avait sorti de lui son album ? Il a explosé de joie, de rire, d'envie de communiquer son plaisir d'être là. Mais ce qui m'a fascinée, surtout, par cette manière qu'il a de revivre sa chanson, comme s'il la jouait pour la première fois, en se disant, c'est bon, c'est bien, c'est doux, c'est le bon mot.
Les anecdotes ont fusé entre les morceaux, pendant les morceaux. Mathieu Boogaerts a aimé dévoilé, partagé sur son répertoire. Une sorte de conversation entre nous et lui. Et alors, c'est quoi l'envers du décor ? Parfois, certaines qu'il a écrit, en ont inspirées d'autres : comme "Qui va là ?" a inspiré "Le ciment". Parfois certaines qu'il n'a pas écrit, lui en ont malgré lui inspiré d'autres. Comme "Sexy back" de Justin Timberlake lui a inspiré malgré lui "On dirait qu'ça pleut". Sûrement le début d'un mythe. "Siliguri" était une chanson pour raconter une histoire triste de plan… raté. Et puis comment pourrait être une chanson, version reggae.
La fin, on n'en voulait pas. Pas de game over. Pas déjà fini. Presque tout le nouvel album et un peu de tout des autres. C'était un concert revigorant. Plein des émotions. A prendre avec le sourire. Mathieu Boogaerts m'a rappelée ce qu'était vraiment le "live". Seul, il forme un tout.
|