On avait adoré les deux premiers albums d'Alexis HK, guitariste-chanteur à la voix douce et aux textes poétiques. C'était à l'époque où son pote Renan Luce n'était pas encore bankable, où tout cela était encore assez confidentiel pour qu'on se l'approprie avec délice. C'était Belle Ville (en 2002) et L'homme du moment (en 2004), chanson irréaliste tendre et chaude.
On était resté tiède face aux Affranchis (2009), grosse production peut-être moins inspirée mais où quelques bons textes et quelques bons morceaux excusaient que "notre" HK ne s'offre au grand public. On était heureux pour lui, et son copain Renan, gloires du moment – éternels éphémères ? Peut-être.
On est déçu, soyons honnête, par ce tout nouveau Dernier présent. L'espèce de flow très swing du chanteur n'est plus guère là, si ce n'est sur "Fils de", single entêtant à défaut d'autre chose. Pour le reste, l'album tourne essentiellement sur des petites comptines gentillettes mais sans l'âme ou l'humour que l'on aimait tant chez Alexis HK. C'est plus traînant que nonchalant, plus larmoyant que langoureux, plus ennuyé que superbement détaché, plus doucereux qu'envoûtant. Ah ! Et il y a un duo avec Renan Luce.
On notera que l'album est également disponible dans la collection Zik & Bulles, qui l'associe à une bande dessinée, Monsieur le maire et ses révolutionnaires, réalisée en collaboration avec l'auteure-dessinatrice Marie de Monti. On y lira le récit d'une révolution animalière bling-bling inspirée tant par la chanson "César" d'Alexis HK que par La ferme des animaux de George Orwell et une certaine tendance pop-politique décomplexée. On ne cachera pas, là encore, une certaine déception. Sans critiquer l'approche graphique elle-même, on pourra pointer la platitude du scénario et le parti pris pseudo-enfantin, qui fonctionne assez mal. Au total, l'ensemble reste anecdotique, au mieux. Dommage. |