Suite
à une interminable traversée du désert avant
et après Broken English, Vagabond
Ways marquait enfin avec conviction, près de vingt
ans plus tard, le retour de Marianne Faithfull
sur le devant de la scène.
Plus convaincant musicalement fut son successeur (Kissing
Time) où certains de ses fans réalisaient leur
rêve en collaborant avec la mythique Lady Marianne : Beck,
Billy Corgan, Damon
Albarn ou encore Jarvis Cocker.
Pour son nouvel opus Before The Poison,
Marianne Faithfull reprend cette même recette, s'entourant
cette fois encore de prestigieuses références : PJ
Harvey, Nick Cave, Damon
Albarn et John Brion (producteur
de l'album).
Tant chaque titre est marqué de l'empreinte de chaque invité,
il semble impossible d'envisager l'album dans sa globalité
mais plus comme une succession de collaborations.
PJ Harvey. Etrangement, c'est via interviews interposées
que les deux grandes dames ont décidé de travailler
ensemble sur la moitié de l'album. Le résultat est
surprenant tant Marianne Faithfull s'approprie totalement des titres
Polly Jean pur jus ("My
Friends Have" et son riff très première
période remise au goût du jour par les
Kills) ou encore les ténébreux "In
The Factory" ou "Before The
Poison"
.Nick Cave. Trois titres dont deux balades minimalistes au piano
et un "Desperanto", qui n'est
pas sans rappeler le Gun Club, entêtant
et malsain à souhait : un régal.
Damon Albarn. Seul survivant du précédent effort,
le chanteur de Blur ne signe qu'un seul
titre, mais sans conteste le plus réussi : ce "Last
Song" sonnant comme une de ces petites symphonies que
Marianne aurait pu chanter au milieu des sixties tout comme cette
jolie berceuse au xylophone composée par John Brion.
Aucun risque pour Marianne Faithfull d'exploser le Billboard avec
ce Before The Poison, mais l'assurance de rester plus que jamais
dans le coup, créativement parlant.
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