Comédie écrite par Gaëtan Peau et Quentin Defalt, mise en scène de Quentin Defalt, avec Xavier Catteau, Juliette Coulon, Olivier Faliez, Charlotte Laemmel, Gaëtan Peau et Jean-Jacques Vanier.
Sous la direction artistique de son fondateur et directeur artistique Quentin Defalt, la Compagnie Teknaï présente, avec "La Marquise de Cadouin", le troisième opus du prometteur cycle "Les Cadouin" initié en 2008 avec "Monsieur Martinez", suivi en 2011 de "Brita Baumann".
Héritier des Deschiens et placé sous la règle des trois unités, le nom, la thématique, l'esthétique, le concept tend à l'élaboration d'une sorte d'imaginaire "mythologie cadouine" basée sur la satire de la médiocrité.
En l'occurrence, remontant à la période de la terreur de la Révolution Française, il exhume des figures spectrales du 18ème siècle qui pataugent dans le quotidien sordide et graveleux d'un appartement loqueteux dans lequel l'aristocratie acoquinée avec l'Eglise n'en a pas fini de pressurer le Tiers Etat.
Ayant trop tardé pour émigrer et menacés de l'échafaud, la vielle et sénile marquise de Cadouin (Charlotte Laemmel), son fils, un inverti travesti qui se prend pour une tragédienne (Gaëtan Peau), son cousin intégriste (Olivier Faliez) et leur abbé amateur de soldat de plombs (Jean-Jacques Vannier) ont trouvé refuge chez un jacobin abruti et opportuniste (Xavier Catteau).
L'épouse de ce dernier, une souillon demeurée et soumise (Juliette Coulon), est la victime expiatoire et sacrificielle toute désignée, victime de classe et objet sexuel même de l'abbé adepte des confessions "pompières".
Tous les ingrédients de la réussite avec la distribution, la scénographie de panneaux peints de Natacha Le Guen de Kerneizon, les superbes costumes défraîchis de Florie Weber et les effrayants maquillages de Alice Faure sont réunis.
Hélas, pour cette déclinaison qui met en échec l'expression "jamais deux sans trois", l'écriture n'est pas au rendez-vous et ne parvient pas, sur la distance d'une heure vingt, à tenir et soutenir, une intrigue vite éventée.
Tous excellents, les comédiens donnent bien au corps à leurs personnages mais ceux-ci privés de matière textuelle et dramaturgique finissent par tourner en rond sur scène, au sens propre comme au sens figuré. |