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Alex van Warmerdan  décembre 2012

Réalisé par Alex van Warmerdan. Pays Bas. Comédie. 1h45. (Sortie 26 décembre 2012 - 1ère sortie 1995). Avec Jack Wouterse, Annet Malherbe, Leonard Lucieer, Rudolf Lucieer, Alex van Warmerdam et Loes Wouterson

Alex van Warmerdan, cinéaste néerlandais, appartient au cercle très fermé des réalisateurs qui ont un univers immédiatement identifiable, dans lequel on entre en un plan et dont on déplore qu’ils n’abusent pas de la pellicule.

En vingt-cinq ans, depuis "Abel", il n’aura tourné que sept films, creusant son sillon sans encombrer les médias ni les festivals, et laissant chez ses spectateurs le souvenir ému de beaux moments cinématographiques.

En 1986, lors de sa première sortie, plus de 40 000 amoureux d’un cinéma différent avaient été séduits par ces "Habitants". Ils y avaient trouvé des idées impertinentes qui n’allaient jamais jusqu’à la méchanceté, s’étaient délecté d’une poésie visuelle qui ne s’étalait pas pour qu’on l’admire, des trouvailles épatantes que le réalisateur avait l’élégance de faire passer pour des évidences, tout cela dans une ambiance gentiment surréaliste se moquant des corps constitués qui n’aurait pas déplu à Don Luis Bunuel

Alex van Warmerdan est avant tout un facétieux qui, à l’inverse d’un Jacques Tati, ne prétend pas dire des choses définitives, asséner des vérités cinématographiques en jouant avec une fausse modestie les simples observateurs du genre humain. Il aime les gens et aucun de ceux qu’il met en lumière, ne serait-ce que quelques secondes, n’est un objet de simple moquerie.

Chacun a ses raisons, ses douleurs, ses bassesses et ses grandeurs et pourra tour à tour les exprimer, qu’il soit boucher priapique ou facteur n’aimant annoncer que des bonnes nouvelles.

Alex van Warmerdan décrit une petite communauté qui vit dans une ville nouvelle, où les maisons sont construites géométriquement et disposent de grandes surfaces vitrées, à la manière d’une utopie du Bauhaus.

Au début du film, on découvre une grande pancarte à l’entrée du village incitant à venir s’installer là… Mais, la réalité apparaît vite : le lotissement a été un échec. Seule une rue centrale a été construite et les « Habitants » vivent au milieu de nulle part, près d’une forêt dont la présence est aussi incongrue que le reste.

S’en suit la description par petites touches de quelques personnages pris dans leurs fonctions sociales ou plutôt dans le simulacre de l’exercice de leurs métiers respectifs. Qui peut venir acheter quelque chose dans les commerces de cette unique rue ? D’où sortent ses nuées d’enfants que l’on croise sans cesse ?

C’est un peu le village des schtroumpfs ou du Prisonnier : il y a le boucher, le garde-chasse, le facteur, etc… Comme on n’est pas loin de la Belgique, arrivent, comme un cheveu sur la soupe, un jour des pères blancs revenus du Congo pour exposer un Noir dans une cage…

À ces relents années cinquante d’un colonialisme désuet s’ajoute une atmosphère conformiste, une religiosité diffuse qui aboutit au clou du film : la transformation miraculeuse de la bouchère en sainte…

L’étrange étrangeté qui parcourt le film d’Alex van Warmedan n’est jamais inquiétante. Au contraire de ces films se réclamant du surréalisme qui énervent le petit cartésien qui sommeille en chacun, "Les Habitants" est une œuvre qui amusera même ceux qui se refusent habituellement au farfelu et au loufoque, aux collages et télescopages de hasard. C’est aussi une œuvre qui n’a pas pris une ride en vingt ans.

Alex van Warmedan vient de finir un nouveau film, "Camiel Borgman" qui devrait sortir en 2013. Si les sélectionneurs de Cannes s’apercevaient, pour une fois, qu’il y a un cinéma aux Pays-Bas et que cette cinématographie a produit un cinéaste exceptionnel, l’année à venir pourrait être celle du triomphe d’Alex van Warmedan, artisan modeste du septième art qui n’a jamais dû penser un instant qu’il était un grand cinéaste… Et pourtant !

 

Philippe Person         
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# 26 novembre 2023 : On prépare les cadeaux

C'est bientôt Noël, il est temps de penser aux cadeaux, que ce soit de la musique, de la littérature, des places de théâtres ou au musée, il y a de quoi faire dans notre sélection de la semaine.

Du côté de la musique :

"Gaijin" de YGGL
"Another perfect day" de Motorhead
"Theatre of the absurd presents C'est la vie" de Madness
"Soleils noirs" de Les Marquises
petit coup d'oeil sur Frank Carter & the Rattlesnakes - Heeka - Johnnie Carwash - Venus Worship
"Ivresse de l'aube" de Benda Poupard & Jean-Michel Kim
"25 ans de live" de Babylon Circus
Le podcast de la semaine du Morceau Caché est ici
et toujours :
"Rock warrior" de Babylon Pression
"A nos étés" de Chambre 317
Brasca, Pop Crimes, Caesaria et Daniel Jea dans notre sélection de clips
"Je ne sais que marcher dans la montagne" de Fabien Martin
Un coup d'oeil sur la programmation des 45eme Transmusicales de Rennes
"Step by step" de Gami
"Poulenc: La Voix Humaine, Fiançailles Pour Rire" de Julie Cherrier-Hoffmann, Orchestra Del Teatro La Fenice Di Venezia & Frédéric Chaslin
"Création" de Jultrane Sextet Duplex
"Up, down, aside" de Lame
"Présence lointaine" de Sofya Melikyan
"Do Brasil" de Wilhem Latchoumia

Au théâtre

les nouveautés de la semaine:
"Ruy Blas" au Théâtre de l'Epée de Bois

"L'Islande, entre ciel et texte" au Théâtre d l'Epée de Bois
"Sans faire de bruit" au Théâtre Athénée-Louis Jouvet

"Iliade - Odyssée" au Théâtre de la Croix Rousse à Lyon
et les spectacles déjà à l'affiche de décembre

Expositions :

la grande exposition "Naples à Paris" déclinée en trois visites vidéos commentées dans différents espaces du Musée du Louvre :
les chefs d'oeuvre du Musée Capodimonte
une sélection des oeuvres graphiques du Cabinet des Dessins et des Estampes de Capodimonte
un diaporama in situ de l'expositio parisienne
et les chefs-d’œuvre de la collection De Vito au Musée Granet à Aix--Provence

Lecture avec :

"Hope" de Andrew Ridker
"L'armée rouge" de Jean Lopez
"10 août 1792, la défaite de la monarchie" de Clément Weiss
"Philippe VI, le premier des Valois" de Christelle Balouzat-Loubet
et toujours :
"L'enfant, le peintre et la mer" de François Place (qui fait écho au film de Barbet Schroeder)
"Jour J, bataille de Normandie" de Beoit Rondeau
"Choses dites" de Nancy Huston
"L'une ou l'autre" de Oyinkan Braithwaite
"La maison de la faim" de Dambudzo Marechera
"Les dernières pages" de Robert Goddard
"Métisse, et alors ?" de Patricia Houéfa-Grange
"Yoko Ono" de Julia Kerninon

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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