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Théâtre National de l'Odéon  (Paris)  janvier 2013

Comédie dramatique de Samuel Beckett, mise en scène de Alain Françon, avec Serge Merlin, Gilles Privat, Michel Robin et Isabelle Sadoyan.

Avant toute chose, dire que "Fin de partie", la deuxième pièce écrite par Samuel Beckett, n'est pas un texte abscons, compliqué, avec des niveaux de lecture pour universitaires.

Comme le proclamait Roger Blin, qui l'a mise en scène et interprétée à sa création, "Fin de partie" est "une pièce qui est à un niveau théâtral absolument direct, où il n'y a pas d'immense symbole à chercher, où le style est d'une absolue simplicité".

Jeu sur les êtres et sur les mots, prétexte pour Beckett à s'amuser avec sa langue d'adoption, "Fin de partie » n'est ni datée ni actuelle, ni à jouer dans les conditions de 1957 ni dans celles d'aujourd'hui.

Alain Françon qui l'adapte en respectant très scrupuleusement et fort méthodiquement les didascalies dont Beckett n'est jamais avare, sait que c'est un exercice de style ludique, une passe d'armes entre deux êtres solitaires mais solidaires, un peut-être père et un peut-être fils, un faux-semblant maître et un pas ressemblant domestique, un aveugle qui ne bouge pas et un voyant qui bouge trop...

C'est une tragédie, c'est-à-dire qu'on est là pour s'amuser de nous-mêmes et de notre piètre condition, avant que l'on siffle l'extinction de la race, la fin de la partie humaine...

Dans ce cadre minimal, le seul trait d'époque à la discrétion du scénographe et du metteur en scène est la couleur des murs. Au milieu de ce monde d'un gris noir dont Jacques Gabel et Alain Françon n'ont pas exagéré la noirceur, se débattent en vains débats, Hamm, un grabataire sur son simili-trone à roulettes personnifié à l'excès par un Serge Merlin hésitant entre être Lear et Shakespeare, entre Homère et amer, et Clov, un vieux ludion blanc, que Gilles Privat rend poétiquement comparable au spermatozoïde que jouait Woody Allen.

On aurait préféré que Serge Merlin modère ses colères comme l'envisageait Beckett qui rêvait d'un Hamm moins tempétueux et plus dans l'autodérision. Car, au fond, "Fin de partie" décrit une journée ordinaire de Hamm et de Clov. Ils ne sont pas dans la haine définitive, mais dans un jeu de rôles bien établi, dans un rituel où l'amour et l'amitié se cachent derrière certaines paroles excessives.

Le Clov subtil de Gilles Privat n'oublie pas cette dimension. Il sait que le méli-mélo de choses graves et sans importance dites aujourd'hui reviendra demain. Il n'ignore pas, comme Hamm le souligne à un moment, qu'il est là pour donner la réplique. Il est aussi là pour permettre à Beckett, devenu auteur de répertoire sans qu'on lui demande son avis, de garder une part de son mystère buissonnier et de résister à tout, même au confort de l'académisme.

 

Philippe Person         
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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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