On m'avait prévenu,
tu vas voir cette fille est incroyable, elle est capable selon son
humeur de passer d'un répertoire jazz à du trip hop
pur et dur, voire du musette ou du roots si le coeur lui en dit.
C'était bien vu mais je m'aperçois que c'est bien
en dessous de la réalité.
Parce
que Mina Agossi est une artiste accomplie,
groovy, d'un feeling hors norme, d'une douceur de voix et d'une
sensualité renversantes et d'un charisme, comment vous dire
?
En deux mots, Mina Agossi s'est accaparé le Vauban, une
vraie déclaration d'amour, un gros coup de coeur réciproque,
on sent qu'elle est heureuse d'être là, parce qu'elle
en a tellement rêvé du Vauban, parce qu'on lui en a
tellement parlé de cette salle mythique et aussi parce que
- figurez-vous - Mina est bretonne par sa maman (qui est de Landerneau).
Le
pur talent et une filiation de chez nous, de quoi enflammer le public
du Vauban !
Mina Agossi est capable du meilleur et elle le prouve, alternant
les répertoires, allant jusqu'à revisiter Hendrix
lui-même dans une version de "Third
stone from the sun" que n'aurait sûrement pas
renié le voodoo child.
Elle sait se faire caline, envoûtante, elle a dans la voix
une touche de pureté qui n'est pas sans rappeler le charme
troublant de Billie Holiday. Mina Agossi
triomphe, elle est LA révélation de ce premier Atlantique
Jazz Festival. Backstage, elle savoure les applaudissements, les
yeux écarquillés, partage son bonheur avec ses musiciens
et les techniciens. Cette fille est décidément épatante
!
Plus tard dans la soirée, c'est Archie
Shepp lui-même qui la rappelle, au grand bonheur du
public. L'Espace Vauban gardera longtemps l'émotion de Mina
Agossi.
Jusqu'à la prochaine fois. Parce qu'elle me l'a promis,
elle reviendra !
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