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Interview  (Paris)  janvier 2013

Avant de rencontrer Kumi, dans un bar du côté de la place de Clichy, près de chez elle, j'étais passé à la boutique des Balades Sonores. Je devais passer le message à leur "vieille copine" de ramener au magasin quelques exemplaires supplémentaires de son EP qui se vendait bien.

Pourquoi ce mini-album est-il chanté en français et japonais ?

Kumi : J'habite à Paris mais je suis japonaise. Le français était ma seconde langue à l'école, au Japon. Je suis fière de parler cette langue même si je ne la maîtrise pas encore complètement. C'est à travers les films et les chansons que je suis tombée amoureuse du français. Apprendre de nouveaux mots, chanter ces mots, c'est comme un voyage permanent pour moi.

Et tous ces mots dont on ne prononce pas la dernière lettre, comme prix ou tabac, je trouve ça sublime. Ça encourage à toujours mieux maîtriser cette langue que je trouve noble.

Cela fait maintenant douze ans que vous êtes en France. Avant ce disque en solo, vous avez eu d'autres expériences artistiques.

Kumi : J'ai fait partie de Konki Duet, qui est d'ailleurs très vite devenu un trio. Il y avait Zoé qui jouait de la guitare, moi aux claviers. Tamara et son violon nous ont rejoint après seulement quelques mois d'existence du groupe.

Avec Konki Duet, vous étiez chez les Boutiques Sonores, l'ancêtre des Balades Sonores. Quels sont les principaux changements lorsqu'on passe d'un label indé à une grosse machine comme EMI ?

Kumi : C'est autre chose, mais je reste en contact avec Toma, le manager des Balades Sonores. En choisissant de travailler avec un gros label, il y a des avantages et des inconvénients. Les équipes chargées de la promotion chez EMI sont très efficaces, pour trouver des dates, des occasions pour jouer ou passer dans des émissions de télévision. Par contre, je ne peux pas utiliser mon réseau pour faire ma promotion. J'avais des bons contacts avec la chaîne Nolife, mais pour des raisons de droits, ils ne peuvent pas diffuser le clip de mon single "Fondant au chocolat".

La diffusion en digital se fait bien, mais vous n'êtes pas très présente dans les bacs pour l'instant. Comment l'expliquez-vous ?

Kumi : C'est la stratégie choisie par EMI pour ce cinq titres. Au départ, la diffusion devait se faire uniquement en dématérialisé. C'est moi qui ai insisté pour que sortent aussi quelques exemplaires physiques. Il me semblait important de pouvoir en vendre à l'issue des concerts. Je suis peut-être quelqu'un de l'ancienne époque (sic) mais lorsque j'aime une chanson, j'aime avoir un support physique.

La culture pop japonaise prend de l'ampleur en France, à travers les mangas, Japan Expo ou justement la chaîne Nolife. Cela facilite-t-il votre visibilité ?

Kumi : Non, ce sont des réseaux trop différents de mon univers. Mes clips ne sont pas du tout dans l'esprit manga par exemple. J'essaie de présenter la culture japonaise autrement qu'à travers ces courants dominants.

La question vous paraîtra peut-être stupide, puisque vous êtes japonaise et que Psy est coréen, mais le succès de Gangnam Style peut-il favoriser la diffusion de la musique des pays d'Asie en Europe ?

Kumi : C'est tellement populaire que, pendant un showcase en après-midi, des enfants sont venus me demander "Fais-nous le gangnam style". Je leur ai répondu "Si vous êtes sage jusqu'à la fin, je ferai la danse de gangnam style pour vous". Ils apprécient le côté kitsch de la culture asiatique à travers son clip. Il a donc certainement ouvert une brèche pour la culture asiatique vers un public plus populaire.

Pour le clip de "Fondant au chocolat", comment êtes-vous intervenue ?

Kumi : C'est moi et un de mes très bons amis, Medhi qui est graphiste, qui avons conçu ensemble le scénario. Il a fait tous les costumes. Puis nous sommes allés tourner dans un supermarché, au Franprix à côté de chez moi. La gérante nous a donné généreusement son accord pour que nous tournions juste avant la fermeture du magasin. Elle est vraiment adorable de nous avoir donné son accord gracieusement et alors qu'il y avait encore des clients. Lorsque je suis arrivé en France pour faire des études de cinéma à Paris VIII, j'avais déjà tourné un court-métrage dans un supermarché, un peu dans les mêmes conditions. Il y a le problème des néons qui donnent une lumière violente. Mais je suis contente du résultat qu'on a réalisé par nous-mêmes avec de tout petits moyens.

Sur scène, qu'interprétez-vous ?

Kumi : Je mélange des titres de ce disque avec ceux de mon premier album, sorti en indépendant en 2008. Je fais aussi des titres du nouvel EP à venir que j'enregistre en février.

Quelle sera la couleur dominante de ce nouveau mini-album ?

Kumi : Je vais chanter en français uniquement. J'ai envie que les gens comprennent ce que raconte. D'ailleurs en concert aussi, je cherche désormais à plus communiquer avec le public.

Par ailleurs, vous vous êtes engagée d'abord à travers une opération "Mini don, Grand don" à venir en aide au Japon après le tsunami, puis récemment dans un clip en faveur du mariage gay aux côtés d'autres artistes indépendants et même de Roseline Bachelot. Vous considérez-vous comme une artiste citoyenne ?

Kumi : Ça me fait plaisir d'en parler. Je suis une artiste qui fait de la pop légère, mais ça ne m'empêche pas d'avoir envie de défendre quelques idées. Les personnes qui défendent le mariage pour tous me semblent faire preuve d'une ouverture d'esprit qui va bien avec la création musicale. Et c'était un moyen d'exprimer une opinion pour une société dans laquelle je vis depuis une douzaine d'années. Cela me semblait donc important.

Quant à "Mini don, Grand don", c'est un moyen de continuer à passer le message que le nucléaire est dangereux. Au Japon, c'est un tabou et on n'en parle pas. Or il ne faut pas oublier et rappeler que cette énergie n'est pas sans risques. En France, on en parle plus librement qu'au Japon. C'est donc un moyen de soutenir les populations du nord du Japon qui vivent dans un environnement toujours dangereux sans que le gouvernement agisse. Je trouve cela insupportable, car je suis inquiète de ce qui va se passer en terme de santé pour la prochaine génération des habitants du nord du Japon. Les japonais semblent résignés. Notre message est qu'il faut continuer à se soucier des retombées de Fukushima en terme de santé publique et de sécurité énergétique. Nous accueillons donc des familles, faisons des plats typiquement japonais pour récolter des fonds qu'on envoie ensuite à des associations au Japon. C'est aussi une opération destinée à dire que même si nous sommes loin, nous pensons à eux.

Dernière question plus légère. Puisque nous parlons cuisine, et que c'est une source d'inspiration pour vous jusque dans vos chansons, avez-vous des adresses de restaurant typiquement japonais à nous donner ?

Kumi : Je vous conseille, pour un tarif très abordable, les restaurants de la rue Saint-Anne qui font des soupes de nouilles avec des udons à la façon de l'est du Japon, c'est-à-dire avec un bouillon très clair. C'est une cuisine typiquement japonaise.

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En savoir plus :
Le site officiel de Kumisolo
Le Bandcamp de Kumisolo
Le Myspace de Kumisolo
Le Facebook de Kumisolo

Crédits photos : Thomy Keat (Toute la série sur Taste of Indie)


Laurent Coudol         
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