"Hey You !" leur a tracé le plus court chemin entre l’anonymat et la gloire : la ligne droite. Gaëtan, Amaël et Antonin, les trois potos de Pony Pony Run Run ont de l’or dans les mains et le pouvoir de transformer des accords en tubes incroyablement tubesques. Je n’avais pas fréquenté leur premier album, me voilà en tête à tête avec le deuxième.
Pour cet album, mis à part les projets solo des uns et des autres, Gaëtan a pris les manettes, le groupe enregistre au pays de la cochonaille basque (miam), avec une intention "se faire plaisir, partir sur une base ludique sans intention particulière, faire des chansons, peu importe le registre, la forme, la tonalité". On dirait bien qu’ils ont réussi.
Malgré mon humeur morose, l’envie de psychédélie me reprend dès le premier morceau. Entre la voix colplay-en-moins-geignard et la pop à bulles, tout devient léger et vaporeux. Le trio pourrait être prétentieux comme un Borgia, leur musique est sans prise de tête, efficace et parfumée. Certains n’aimeront pas, pinailleront sur le réchauffé, et trouveront à redire… les jaloux ?
Les spécialistes y verront une maturité (qualificatif coutumier des deuxièmes performances), d’autres des notes d’ici et là rencontrées au fil des voyages et des tournées (ça inspire toujours un peu de passer par Tokyo, Majorque, Berlin, Pologne et la foire à la saucisse de Caen). Les plus pointus classeront PPRR (Projet Personnel de Réussite Réussie) chez l’électro-pop anglo-saxonne… Je me permets d’ajouter ma petite touche personnelle en constatant que celui-là est vachement moins rock que les célèbres titres phares du premier album.
Plus années 80 sans la poussière, l’album est une mine de génériques pour Canal et les autres. Les petits refrains qui font du bien et qu’on retient bien. Intégralement chanté en anglais, les paroles laissent libre cours à diverses traductions (onomatopées, lalala sous la douche et doupalapouet en balade). Pour les compreneurs, ça parle d’amour, d’excuses, de voyages, de femmes… Rien de bien folichon mais on s’en fiche, l’important est la musicalité des mots.
Cours poney ! Cours ! Oui, c’est mon dernier mot Jean-Pierre... |