Monologue écrit par Marie Desplechin et dit par Ariane Ascaride.
Ariane Ascaride, cheveux longs détachés sur une salopette de mécano rouge, visage mobile et pétillant, est immédiatement dans un rapport intime avec la salle.
Alors elle raconte son enfance à Marseille. Son père, coiffeur napolitain qui les a mis très tôt au théâtre, ses frères et elle, dans des spectacles amateurs. Et sa passion pour les fées et autres elfes. La façon enfin, à travers les textes, de s’élever vers le ciel.
"Touchée par les fées", né d’une commande pour le Festival d’Avignon, est un peu le roman de sa vie. Alors qu’on lui demande le rôle qu’elle aimerait jouer, elle répond que ce qu’elle voudrait plus que tout, c’est voler. Et ce depuis l’enfance. Elle qui a jouée tous les grands rôles.
Alors, aidée par Marie Desplechin qui lui écrit un texte d’après ses souvenirs, et par Thierry Thieû Niang pour la chorégraphie, elle partage une heure de sincérité et de grâce avec le public.
La salle est silencieuse, suspendue aux lèvres de cette petite femme pleine de vie qui respire le théâtre et qui délivre avec bonhomie et émotion un témoignage d’artiste et de femme, tendre et vrai.
Les passages les plus réussis qu’on garde en mémoire finalement et qui résument tout, sont ceux où elle bouge, que ce soit en agitant ses cheveux sur les Chœurs de l’armée rouge ou pour voler enfin, à côté des images d’enfance, après s’être métamorphosée en Puck et dit la fin du texte du "Songe d’une nuit d’été".
Un beau moment. |