Quand
deux dépressifs se rencontrent, qu’est-ce qu’ils
se racontent...
Sérieusement, si vous ne vous sentez pas en grande forme
mentale ces temps-ci, il vaut mieux peut-être mieux attendre
des jours meilleurs avant d’attaquer ce pavé.
Shannon Wright et Yann
Tiersen se sont rencontrés cette année au Café
de la Danse. Il y a pourtant théoriquement loin entre la
lo-fi tourmentée de la chanteuse et le multi-instrumentiste
auteur de la B-O d’Amélie Poulain.
A priori, on voyait mal la mayonnaise prendre. Pourtant, force
est de reconnaître que le résultat est tout à
fait crédible. L’ambiance créée, aussi
autiste soit-elle, ne sonne pas artificielle : on y croit. Comme
on pouvait croire sans hésitation à la sincérité
des vieux albums de Nico ou de John
Cale (notez là-encore l’équipe de joyeux
lurons qui s’imposent quand on veut citer des références...
de toute façon, l’ombre du Velvet
n’est jamais loin, en particulier dans "While
You Sleep", un morceau plus destroy où Tiersen
fait grincer son violon et Wright déclame à la façon
de Patti Smith).
Wright est au piano et à la guitare, Tiersen passe de l’acordéon
au violon ; tous deux réussissent l’exploit –
souvent impossible lors de ces rencontres d’artistes –
d’oublier leurs egos pour servir la musique de l’autre,
pour atteindre un ailleurs, plus fort que la réunion de leurs
deux talents. Un peu comme la naissance de l’amour, en direct.
Rien moins...
Un bel album, pour pleurer toutes les larmes de votre pauvre petit
coeur brisé...
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