Seul en scène huùmoristique écrit et interprété par Evelyne Sellés-Fischer.
Avez-vous mauvais esprit ? Etes-vous ulcéré par la morgue d’une certaine modernité ? Avez-vous été déçu au théâtre par des fumées autres que celles simulant les brouillards d’une forêt shakespearienne ?
Alors, courez à LA Conférence de presse de "Festi-mal", imaginée et interprétée par la comédienne-auteur Evelyne Sellès-Fischer au Théâtre Pandora. Minuscule "Grand théâtre", aux confortables fauteuils rouges, à deux pas de la Bastille, ce lieu étonnant est une découverte en soi.
Une table, des micros, des noms exotiques reflétant bien la dimension cosmopolito-culturo-néo-coloniale de la Culture majuscule, et quelques hurluberlus, vrais pêcheurs de perles (verbales) qui vont "échanger" dans un "espace", le tout dans une ambiance "festive et conviviale" comme il se doit, "dépoussiérant" le Théâtre comme de vrais aspirateurs goulus, hilarant de stupidité, de faux-sérieux, de préjugés repeints, d’inculture salpêtreuse, de néant, d’autorité vaine et d’élucubrations creuses : quel régal !.
Il y a le Roumain verbeux, qui pousse ses r comme un roulier ses barriques, l’Africain médusé qui restitue son savoir boursier, l’hystérique qui rate ses trains, l’échevelé qui laque le vent et la journaliste à longs silences (style Denise Glaser, pour ceux qui s’en souviennent) qui tente de demeurer stable sur la planche à voile secouée de la "branchitude impeccable".
On rit - beaucoup - on n’ose croire à l’énorme - le plus authentique - on hoche la tête, on se pince, mais on est là et c’est vrai…
Evelyne Sellès-Fischer a frappé fort et juste. C’est féroce, dense, bien mené. La cour des nez-en-l’air en veste de velours, vieux jean râpé et barbe de trois jours en prend pour son grade.
A savourer avec méchanceté, sans mauvaise conscience. Délectable ! |