Comédie de Simon Delviller, mise en scène de Jacques Ledran, avec Aurélie Scaviner, Maxime Feuton, Alexandre Varnière et Simon Delviller.
Dans une bourgade de Bretagne, deux semaines avant les élections cantonales, le maire organise "Culture Crêpe - le festival de la culture et des crêpes". C'est d'ailleurs lui et sa charmante adjointe qui reçoivent les spectateurs pour leur faire déguster les crêpes que l'assistante sociale du village a fait pour l'occasion.
Le maire a invité un acteur parisien, alcoolique repenti, à venir jouer son spectacle dans la salle municipale. Mais celui qui tient le haut de l'affiche est l'enfant du pays, le cabot Christopher Sauser, auteur du spectacle pour jeune public "Les moustaches de Staline". Il joue, ce soir-là, "Le Cidre" de Corneille avec son neveu, handicapé mental.
Mais faire jouer ce dernier est surtout, pour son oncle, le moyen de récupérer quelques subventions. Soudain, entre deux répliques, Christopher découvre que sa compagne est enceinte. L'enfant à naître est-il de lui ou bien de son neveu? Ça mérite bien de s'en jeter un petit derrière la cravate...
Sur une trame de plus en plus embrumée au fur et à mesure que la pièce se déroule, Simon Delviller signe une comédie éthylique et gouleyante, certes pas franchement charpentée, mais fraîche comme le rosé du matin.
La blague est potache, quelques jeux de mots laids mériteraient certainement dans d'autres circonstances d'être jeux de mots tus et bouche cousue. Mais après trois vers du "Cidre", attention les dégâts.
Pour être exact, cette pièce n'est pas du Beckett, mais pas non plus de la piquette. La mise en scène de Jacques Ledran coule bien et permet aux comédiens de se faire mousser.
Le personnage interprété par Alexandre Varnière, comédien hautain venu visiter les "ploucs", parviendrait presque à donner des aigreurs d'estomac au spectateur. Les répliques de Maxime Feuton, dans le rôle du maire et du neveu, se boivent comme du petit lait de poule.
Quant à Simon Delviller, il a une belle présence sur scène et il Sancerre. Mais c'est à la pétillante Aurélie Scaviner, parfaite dans son rôle de cruche, qu'on réservera la part des anges.
On ne donnera néanmoins pas vin sur vin à cette pièce qui, vers la fin‚ tire trop sur la ficelle et assomme quelque peu le spectateur.
Plus soirée beaujolais entre potes que dégustation de grand cru, "Culture Crêpe" réserve de bonnes rasades de rire. On appréciera sans modération la composition de ces quatre comédiens bourrés de talent. |