Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore SOMA, nous les encouragerons tout simplement à les découvrir. Tout d'abord à travers leur musique avec deux albums, dont le dernier Nobody's Hotter Than God, que nous avons eu la chance de pouvoir écouter et vivre en live.
Pour leur premier passage sur Nice, c’est sur la scène du B-Spot, récent lieu de performance scénique et artistique, fief du chanteur Medi (également ancien batteur de Charlie Winston), que SOMA se produit ce soir avec une prestation bousculée mais néanmoins très remarquée.
SOMA investit tout naturellement la scène sur une intro samplée, tout de suite suivie d'une belle montée instrumentale tout en puissance, ne laissant pourtant pas cacher un premier morceau "Henry VIII" qui ne cessait progressivement de faire prendre la sauce.
La suite n'a fait que confirmer l'énergie que dégagent nos quatre compères, avec des riffs de guitares aussi incisifs que mélodiques, accompagnés d'un duo rythmique basse/batterie chevronné.
Tantôt dansant voir disco/rock sur "Nowhere Fast", tantôt pop avec des mélodies plus sirupeuses et des choeurs nettement présents comme sur "The Blackyard", SOMA ne saurait se limiter à une seule chose, si ce n'est faire bouger la salle en investissant littéralement la scène.
Un contact d'ailleurs largement partagé avec le public, venu manifestement les écouter, à en croire les acclamations entre chaque morceau. Le chanteur s'en amuse tel qu'il réussit parfois à (ré)chauffer la salle de façon insolite, jouant parfois de son sex-appeal, en faisant participer les filles d'un côté et de l'autre les mecs simulant un cri "d'orgasme", qu'une groupie aurait eu lors d'un concert sur "Letters to unwrite" qui annonça le morceau.
Partageant ces moments magiques, ce groupe plein de ressources ne cesse de surprendre par sa capacité à s'approprier ce lieu, en rebondissant de titre en titre, ne laissant transparaître à aucun moment une baisse de régime.
Bien au contraire, la diète n'est pas pour ce soir, la musique coule à flot, enchaînant infatigablement les morceaux que l'on pourrait facilement qualifier de tubes, tant ils sont d'une efficacité à toute épreuve.
SOMA adopte toujours la même ligne directive sur scène, à l'image d'une épopée, dont on ne peut décrocher, ni se lasser. Tels des chevaliers aux cordes bien affûtées, ils nous délivrent alors un remarquable "Nobody's Hotter Than God" aux sonorités presque stoner voire Nosfellien, comme si dans une autre contrée, ils avaient croisé les "Reines de l'âge de pierre". À l'effigie de cette belle aventure, le moment tant attendue où tout le monde sautille dans tous les sens arrive enfin, poussant même le public à chantonner. L'intensité est alors à son comble (comme la salle d'ailleurs qui est de plus en plus à l'étroit) mais qu'à cela ne tienne, ils ont encore de la réserve. Nous offrant un "Get Down" qui en dit long sur l'ambiance et l'attitude rock à adopter, la soirée bât alors définitivement son plein. Mais c’est avec une énergie contenue que le passage en douceur laisse peu à peu place au refrain "Get Down… Get Down" repris à tue-tête, pour se terminer en un bouquet final transpirant un rock des plus férus.
C'est enfin sur cet air de mandoline "Silver Spleen", aux mélodies mélancoliques et féeriques (à la manière d'une magnifique comptine), qu'ils introduirent le morceau phare "Roller Coaster", finissant magistralement ce premier set.
Le public maintenant ivre de SOMA, en redemanderait même encore, acclamant leur groupe qui n'aurait pu partir ainsi.
Le fameux rappel, passage nécessaire (voire presque obligatoire), ne s'est pas fait attendre bien longtemps, sous une horde d'applaudissements "orgasmique". S'en suivit alors une reprise dansante tendance "New-Wave", qui n'a fait que confirmer cette incroyable capacité à s'accaparer, et prendre possession de tout ce qui les entoure.
On ne saurait juste blâmer ces petits moments fort désagréables de problème de son, avec des grésillements de micro qui s'en suivirent. Petit bémol qui fut néanmoins effacé par leur prestation scénique, et leur générosité envers leur public, avec qui nous avons pu partager ces bons moments.
L'happy-end ne pouvant être évité, toutes les bonnes choses ont une fin, mais quelle fin !
Enchaînant avec "Several Days", un morceau tout à leur effigie, plein d'entrain, SOMA nous a offert une belle leçon de style. Quasi possédés durant un instant, c'est avec une transition planante un soupçon psyché, que nous avons terminé par un retour en arrière dans les seventies.
Une fin de concert au passage à "l'ère" du rock vintage, et pourtant dans l'air de la pop d'aujourd'hui.
SOMA est peut-être tout ça à la fois, et en même temps une seule unité, démontrant par cette prestation, que leurs diverses influences ont su nourrir cette identité qui leur est propre.
La route du succès ne serait-elle pas très loin ? Du moins c'est ce que nous leur souhaitons. So Rock, On the Road ! |