Opéra de Marius Felix Lange d'après le conte des Frères Grimm, mise en scène de Waut Koeken, direction musicale de Vincent Monteil avec l'Orchestre Lamoureux.
En transformant le conte des Frères Grimm en opéra, Marius Felix Lange n’a pas cherché à le relire, à lui apporter un nouvel éclairage.
Comme il s’adresse avant tout à des enfants, il n’a pas non plus cherché forcément à se démarquer du film de Walt Disney. Il faut dire qu’il s’agissait du premier long-métrage d’animation de l’histoire et que Disney avait lui aussi gardé l’esprit du conte.
"Blanche Neige" reste donc un superbe livre d’images, dont petits et grands suivront sans déplaisir les épisodes attendus, d’autant plus qu’ils sont reconstitués avec un grand soin.
Lange a fait du miroir magique de la marâtre de Blanche-neige un vrai personnage et Florian Angerer a bâti tout le décor de l’opéra autour de l’objet-miroir qui peut parfois changer de formes ou de couleurs.
Évidemment, le moment attendu est l’arrivée des sept nains. Ici, ils ne reviennent pas du boulot en chantant "hé ho" et ne cherchent pas à paraître plus petits que nature. Pas question non plus de les rendre burlesques.
La ligne générale de Marius Felix Lange a été d’apporter à son opéra des touches d’humour, mais de ne pas aller jusqu’au gag, même si le prince charmant chevauche un gros dada blanc et pourrait sortir d’une opérette de Francis Lopez.
Initiation à l’opéra, "Blanche Neige" montrera les couleurs différentes des voix : Sahara Sloan est une Blanche-neige à la voix pure et mélodieuse, Marie Cubaynes une reine au vibrato haineux. Les enfants apprécieront la voix tonitruante du truculent Chasseur et le chœur des nains allant de la joie à la tristesse…
On pourra peut-être regretter que la musique, superbement interprétée par les musiciens de l’Orchestre Lamoureux, ne comporte pas assez de morceaux de bravoure. Marius Felix Lange a souhaité raconter musicalement le conte des Grimm sans outrance au détriment parfois de l’émotion.
Reste une œuvre rythmée, plaisante, joyeuse, colorée, qui devrait donner à ceux qui connaissent mal l’opéra l'envie d’en savoir plus et surtout d’en revoir plus… |