Avec "Lumière invisible", fusion de la calligraphie et de la dinanderie, c'est à une invitation à la sérénité, à la contemplation d'une beauté pure dans son évidence, que nous invite l'Institut du Monde Arabe.
Mehdi Qotbi, peintre des lettres, et Yahya, sculpteur et designer d'objets d'art, se sont associés pour composer dix-sept œuvres calligraphiques en trois dimensions, propices à recevoir avec bienveillance la lumière de la modernité que réfléchit ce lieu tout à fait particulier qu'est le Mobile Art de l'Institut du Monde Arabe, créé par l'architecte Zaha Hadid.
Les lettres arabes s'entrelacent en relief comme des vagues ou des virgules. Composées en laiton finition bronze ou en maillechort poli, elles resplendissent, renvoient la lumière, rendent légères la monumentalité des oeuvres.
Tantôt, les deux artistes s'appuient sur des formes simples (globe, mur, stèle), tantôt, ils créent des formes plus complexes, mais elles aussi cherchant la simplicité. On s'attardera, par exemple, sur "Mesopotamia", qui évoque peut-être les pyramides babyloniennes. On appréciera "Salaam" qui reproduit le mot "paix" et qui est une œuvre de quatre mètres de long en acier inoxydable poli.
Yahya et Qotbi ont réussi à ne jamais se répéter, à créer un art qui va au-delà de l'abstraction. On peut rester longtemps parmi leurs œuvres et l'on ressentira alors quelque chose d'étonnant qu'on pourrait définir comme la fusion sans heurts de la contradiction "lumière" et "invisible".
L'association de deux artistes, l'un venant de la tradition picturale, l'autre du monde moderne des objets, aboutit à une belle synthèse. Une synthèse universelle qui dépasse la reproduction de la calligraphie arabe.
Les œuvres de Yahya et Qotbi sont une invitation à la sagesse et à la beauté, une invitation qu'il ne faut surtout pas décliner. |