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Vingtième Théâtre  (Paris)  mai 2013

Comédie dramatique écrite et mise en scène par Pierre Béziers, avec Anne Décis, Florence Hautier, Stéphane Dunan Battandier, Pierre Béziers et Nicolas Hurtevent.

Voilà un spectacle paradoxal, excitant et occitan.

Paradoxal ? Parce que l'action se passe au Moyen Âge, parle de troubadours, de croisés et d'hérétiques et qu'il est sous-titré "vidéothéatre" puisqu'il utilise un dispositif scénique de l'ère des vidéastes.

Excitant ? Parce que ce paradoxe permet à la fois de suivre une histoire de la grande Histoire, une page occultée et pas très glorieuse pour la Sainte Église et le Royaume de France, et d'assister à un tournage en direct, dévoilant toutes les astuces qui permettent de mentir vrai, de faire croire qu'on est en train de tourner un péplum moyenâgeux alors qu'on a trois bouts de ficelle, pas de chevaux et pas la cité de Carcassonne comme décor.

Occitan ? Parce qu'on y entend la belle langue des troubadours, celle de Guillemn de Tudèle de Bernart Sicart de Maruèjols, Béatriz de Dia, avec parfois aussi des emprunts à des langues aussi improbables et drolatiques que le "macaronique". Parce qu'on y sent tout l'esprit qui régnait là-bas, en 1209, au moment où les Croisés sont venus détruire les "parfaits", les Cathares, passant au fil de l'épée tous les habitants de Béziers, avec pour mot d'ordre "Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens".

"Les Bougres", c'était le surnom péjoratif donné à ces croyants lumineux et illuminés, qui voulaient vivre au pied de la lettre biblique leur foi, sans comprendre qu'il y avait, déjà, des enjeux géostratégiques papaux et royaux pour meurtrir leurs chairs et abîmer leurs espérances.

Pierre Béziers, maître d'oeuvre aixois de cette fantaisie, n'a pas voulu plomber la bonne ambiance en parlant de génocide, de massacre. On sait qu'il va y avoir mort d'hommes, que l'oppression sera sans pitié. Mais cela n'empêche pas pourtant de rigoler et le dispositif vidéo n'engendrera pas la mélancolie.

Les acteurs jouent sur un fond et un sol bleu et sont filmés par un "comédien caméraman" (Nicolas Hurtevent) qui incruste dans sa vidéo un décor et l'on peut voir aussitôt le résultat sur un écran au centre de la scène. Ce qui, d'un côté, paraît du café-théâtre fauché, apparaît comme une superproduction de l'autre. Dans le petit "studio" d'enregistrement bleu, un homme assis une branche à la main s'agite... et, si l'on fait pivoter ses yeux vers l'écran, l'on découvre un chevalier galopant dans une forêt où il doit éviter les branchages.

Ce procédé hilarant, propice à beaucoup de gags, pourrait lasser, fournir une ambiance à la "Kaamelott", mais Pierre Béziers et tous ses compagnons de la Compagnie du Maquis savent en jouer sans l'épuiser.

"Les Bougres" est un spectacle constamment inventif, savoureux pour les petits et les grands. Il a du fond et de la forme, ne se perd pas dans la mise en abyme, a la modestie ambitieuse de préférer ouvrir l'esprit que d'asséner des vérités et touche les cœurs. Que demander de plus ?

On citera donc tous ces bons "Bougres" qui feront passer une plus que belle soirée au spectateur au rire exigeant. D'abord la troupe autour de Pierre Béziers : la douce dame Anne Décis, Florence Hautier à l'accent parfois sarrazin, Nicolas Hurlevent au four vidéo et au moulin théâtral, Stéphane Dunan Battandier qui ne mérite pas le sort funeste que lui concocte Simon de Montfort.

Mais, comme tout grand spectacle, ce théâtre en cinémascope ne serait rien s'il n'y avait la science des costumes de Christian Burle, la lumière du chef opérateur Aurélien Dhomont et les justes illustrations musicales de Martin Béziers.

Sur l'écran, peut alors apparaître le mot "fin" en attendant les prochaines aventures hautes en couleur du Théâtre du Maquis, à ne pas manquer, comme il se doit.

 

Philippe Person         
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