Monologue dramatique d’après le roman éponyme de Louis Guilloux dit par Gilles Kneusé dans une mise en scène de Thierry Lavat et Gilles Kneusé.
Alors qu’il vient de conduire Fafa, sa femme, à la gare et que celle-ci avait une mystérieuse lettre à poster elle-même, Coco s’interroge…
Adapté par Gilles Kneuzé du roman de Louis Guilloux paru en 1978, "Coco perdu" est un drôle de personnage, romanesque en diable, qui nous entraîne d’une ville de province au Paris des bistrots dans la France des années 70.
Narrateur, il commente ses pérégrinations avec des pensées et des observations qui nous le rendent immédiatement attachant. Le texte imagé et truffé d’expressions désuètes qu’on comprend pourtant instantanément est un vrai petit bijou.
Gilles Kneuzé, qui co-signe la mise en scène ultra précise avec la complicité de Thierry Lavat, s’est approprié de façon splendide ce personnage pince-sans-rire qui préfère prendre tout ce qui lui arrive avec légèreté. Attendrissant ou même gentiment ridicule dans ses petites habitudes, au fond terriblement humain.
Un lointain cousin français de Woody Allen… Qui fait de choses banales, des aventures rocambolesques. Un pierrot lunaire errant sans mode d’emploi dans une société sur laquelle il porte un regard curieux et rieur, aimant les gens même s’il peine à communiquer avec eux.
Le comédien réussit ici une réelle performance, parvenant par courts tableaux et séquences dites à mi-voix avec la proximité qui convient à l’exercice, à nous embarquer dans son monde et dans l’univers incroyable de Louis Guilloux. La scénographie d’Olivier Prost recréant avec inspiration son intérieur rétro, la lumière délicate de Philippe Lacombe, ainsi que le son de Pipo Gomes contribuent à un splendide résultat.
Qu’est-ce qu’on attend au théâtre ? De rire, de s’émouvoir, de voyager, de réfléchir ? Il y a tout ça dans ce spectacle. "Coco perdu" est un grand spectacle sur les petits riens de l’existence qui ne pourra laisser personne insensible. Un texte qui par petites touches nous raconte un univers singulier, poétique et universel qui fait écho en chaque spectateur.
"Coco perdu" parle tout simplement de la vie. Ce personnage si touchant, perclus de solitude et qui cherche à y entrer, non plus comme spectateur mais comme acteur de celle-ci, nous bouleverse donc tous infiniment. |