Seulement trois mois séparent ce cinquième album d’EITSOYAM, disque qui balançait entre post-rock, guitares rageuses et ambiances délicates. La voix semblait alors se dissoudre dans la musique, devenant parfois fantomatique.
Ici, elle a disparu. Les guitares aussi se sont tues faisant place à une formation plus proche d’un format classique (cordes, piano, trompette) que du format pop ou post-rock. Là, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté.
C’est bien une invitation à un voyage intime que nous propose The Delano Orchestra, une création dont l’intention était d’écrire un album pour rêver, pour lire ou ne rien faire, confesse Alexandre Rochon. En reprenant des bouts de certaines parties instrumentales, de mélodies de ses précédents disques, en les réorchestrant, en y ajoutant de nouvelles compositions, The Delano Orchestra s’ouvre un nouveau champ des possibles, semblant à la conquête de grands espaces acoustiques. Il invite l’auditoire à l’apaisement, à la contemplation, à la retenue. On y entend le souffle, le cœur, la vie, le temps, l’intimité d’instants poétiques. Une lande, belle et abstractive où surgissent parfois quelques structures mélodiques narratives.
MVAT MVCT MLWY évoque la musique minimaliste, Arvo Pärt, Winged Victory For The Sullen ou encore Peter Broderick mais aussi Brian Eno. Un disque pour les âmes rêveuses et alanguies. |