La France a toujours tenu une place particulière dans la vie d’April March. Une fascination, une obsession presque même, développée depuis sa plus tendre enfance pour notre pays et sa musique des années 60 (en allant en gros de Gainsbourg à Françoise Hardy, en passant par France Gall). Elle est donc imprégnée très jeune et ce, grâce à sa mère de culture française et chanter en Français agit chez elle comme une véritable catharsis. Sa rencontre avec Bertrand Burgalat, il y a une dizaine d’années, était une évidence tellement les deux se retrouvaient esthétiquement, ce goût commun qu’ils ont pour la pop et les mélodies estampillées 60’s.
Après avoir travaillé avec A.S. Dragon, groupe issu de l’écurie Tricatel, c’est avec un autre groupe protégé de Burgalat et très psychédélique pour le coup, que s’est associée April March : Aquaserge (comprendre "A quoi Sers-je"). Changement de groupe, mais l’univers reste le même chez celle qui résume presque jusqu’aux bouts de ses ongles un certain revival sixties. La chanteuse décrit ce disque comme une traversée par la mer entre la France et les Etats-Unis, puis un voyage d’est en ouest à travers les routes Américaines. Un voyage aussi dans le temps entre surf pop, psychédélisme et yé-yé. Mais attention ici point de nostalgie, si l’ombre tutélaire d’un Gainsbourg vaporeux reste très présente, la baby doll semble vouloir faire perdurer ces années folles, ou son phantasme, tout en restant ancré dans le présent. La musique progressive et anguleuse u groupe Toulousain et la production millimétrée de John McEntire, leader de Tortoise, permettent à April March de s’aventurer avec classe et charme dans de nouveaux territoires plus actuels et moins référentiels. La classe et le charme, deux atouts maître d’April March. |