Comédie dramatique de Falk Richter, mise en scène Fábio Godinho, avec Julien Rochette, Hugo Malpeyre, Delphine Sabat, Mathilde Bourbin, Amandine Gilbert, Fábio Godinho et Hadrien Besse.

A partir d'un montage de discours officiels et de textes additionnels incluant les nouveaux concepts de "fascisme soft" et de "citoyenneté faible", le dramaturge allemand Falk Richter reconstitue dans "Hôtel Palestine" une conférence de presse imaginaire menée à Bagdad par deux représentants du gouvernement américains pendant la guerre en Irak qui dresse un état des lieux sans concession outre sur les fondements de la politique impérialiste américaine sur les mécanismes de la démocratie médiatique.

La proposition de Fabio Godinho, qui postule pour le Prix Théâtre/Jeunes Metteurs en scène 2013, n'emporte guère la conviction notamment parce qu'elle subordonne le fond à la forme avec les récurrences de la "jeune création contemporaine" que sont la vidéo, caméra au point et gros plans des acteurs, micros et musique pseudo-rock en live, et substitue le théâtre d'acteur au théâtre du questionnement.

Dans un décor de salle de réunion pour brainstorming de startup, avec wellness balls et coca-cola, les personnages, dixit sa note d'intention, "travaillent, font la fête, se détendent, boivent un coup". Et le texte délivré par des acteurs qui ne maitrisent pas la pratique du micro directionnel se perd en yoyos sonores et parasites postillonnaires.

Difficile dès lors de percevoir tant la force démonstrative et réflexive de la partition que la diversité des caractères des journalistes qui symbolisent les différents courants de l'opinion américaine.