En ce 11 juin, les Balades Sonores avaient convié Froggy’s Delight et We Are Unique Records à composer un plateau sur la scène de l’Espace B. Plateau éclectique mais complémentaire proposant de démarrer sur la folk / pop de Old Mountain Station dont le premier album du même nom vient de sortir chez We Are Unique Records, d’enchaîner sur le rock energique de Sol Hess & the Sympatik’s, pour finir sur l’electro du duo TOOOD.
La salle est honnêtement remplie quand démarre le premier groupe de la soirée.
La folk d’Old Mountain Station sur disque, c’est une musique entre folk et pop, on les compare souvent à Grandaddy et il y a du vrai. Des chansons que l’on a envie de siffloter, de la mandoline, des chants à deux voix, bref, c’est très joli et devrait parler à quiconque apprécie les Grandaddy ou Pavement.
Mais ce soir, sur la scène de l’Espace B, tout ce qui fait le charme du groupe part un peu en eau de boudin et n’ayons pas peur de le lire, nous avons été un peu déçus. Le son n’est pas à la hauteur et les belles guitares se transforment en une bouillie sonore épaisse, juste relevée par une gros son de basse, tandis que la mandoline fait de la figuration visuelle sans jamais réussir à atteindre nos oreilles. La justesse du chant subit les conséquences de ce son "à la va-vite" et le spectacle est un peu gâché, malgré l’énergie déployée par les garçons.
On aurait aimé retrouver les perles dont est parsemé l’album mais on n’a eu des chansons un peu brouillon qui, à n’en pas douter, n’ont pas convaincu qui ne connaissait pas l’album auparavant. Pour autant, le groupe est à suivre, l’album à se procurer et les lives à voir dans des conditions de préparation meilleures que ce soir là.
Les problèmes de son ne s’arrêteront pas là puisque le deuxième groupe, Sol Hess & The Sympatik’s venus tout exprès de Bordeaux auront eux aussi quelques déboire avec une pédale de guitare et un ingé son qui jouera avec le bouton delay de sa console à plutôt mauvais escient, ajoutant un effet sur le chant absolument pas à propos.
Pour le reste, les performances scénique de Sol et ses trois compagnons ne sont plus à démontrer et l’énergie du groupe dans une mise en scène toujours très théâtrale est rapidement communicative à un public très réceptif et a priori agréablement surpris, pour ceux qui ne connaissait pas le groupe. On oscille entre une cold wave très carrée et un post-rock légèrement décadent.
Le set est court mais "Hanadasan" qui se termine comme à l’accoutumée par des sirènes finit de convaincre les spectateurs de jeter une oreille sur l’album du groupe. Et si vous n’avez pas eu la chance d’être là ce soir, l’album est bien évidemment toujours disponible et regroupe des titres comme "Meat for the captain" hypnotique ou encore "Silent Movie" qui, malgré les soucis techniques, dégageaient une puissance incroyable.
A peine remis de nos émotions sonores, TOOOD entre en scène.
Evidemment TOOOD, c’était un peu nos chouchou du soir puisque nous étions partenaire de la sortie de leur premier EP, Honestly et que nous les attendions donc de pied ferme sur scène, d’une part pour écouter en live les 4 titres du disque mais également pour découvrir quelques nouveautés inédites.
Tout de noir vêtu, le duo entre donc en scène. Laurent aux machines et Astrid au chant. Les sons puissants des machines passent très bien dans la sono, remise de ses émotions de n’avoir su faire honneur aux deux groupes précédents et la voix d’Astrid, toujours juste et charmeuse, pour ne pas dire sensuelle, se cale sans heurt dans les boucles sonores.
Le charme agit et l’ambiance est à la fois feutrée et survoltée, un peu comme un concert de Portishead ou de Elysian Fields.
Tous les titres du EP sont joués, "Honestly" concluant logiquement le set en bon tube qu’il est, juste après une réussie et maîtrisée reprise de "Requiem pour un con".
Mais l’intérêt était aussi beaucoup dans les nouveaux titres, dans la continuité de ceux déjà connus mais avec ce petit quelque chose en plus qui montre que le groupe a plusieurs cordes à son arc et notamment celle d’un chant en français, belle surprise de la soirée et signe d’une prometteuse suite à ce tout jeune EP.
23h30 arrive bien vite et la scène est déjà presque débarrassée de son matériel mais tourne encore dans nos têtes la lancinante mélodie de "Meat for the captain", "Overload" ou "Heart is just a piece of meat".
On a hâte de rentrer pour réécouter tout cela en disque, et se rattraper de la frustation de n’avoir pu profiter pleinement des belles mélodies d’Old Mountain Station aussi… |