Comédie de Gilles Costaz, mise en scène de Thierry Harcourt, avec Julie Debazac et Nicolas Vaude.
Un savant naufragé depuis douze ans sur une île déserte, nommée par ses soins "L'île de Vénus", voit débarquer sur sa plage une belle jeune femme.
Tous les oppose. Il est cérébral, elle est charnelle, il voudrait inventer une langue, elle souhaite écouter de la musique. Lui n'a pas dit un mot depuis des années, elle ne sait pas se taire.
Ils vont donc se parler, beaucoup, s'écouter, moins, se battre, un peu, s'aimer, éventuellement. De cette confrontation va jaillir des étincelles, mais peut-être pas celles qu'on croit.
Le texte de Gilles Costaz s'attache à analyser une relation de couple par le prisme déformant d'une situation extrême et un peu absurde. En forçant les deux protagonistes à cohabiter, il cherche à aller plus loin que le désaccord initial entre deux êtres radicalement différents qui normalement serait suivi d'un avis de non-retour.
Forcés de vivre ensemble, hors des schémas sociaux qui structurent habituellement le couple dans la représentation, que vont-ils devenir ?
La mise en scène de Thierry Harcourt rythme la pièce en tableaux successifs, ponctués de musique, qui donnent la sensation du temps qui passe et ancrent le récit dans une narration au long cours qui laisse aux personnages la possibilité d'évoluer.
Nicolas Vaude est particulièrement éloquent et attachant en scientifique excentrique tandis que la beauté solaire de Julie Debazac laisse sous le charme.
Loin d'être une énième comédie sur le couple, "L'île de Vénus" se singularise par son angle d'attaque original. On rit volontiers dans ce plaisant divertissement qui fait passer négligemment du rire à la réflexion. |