Seul en scène écrit et interprété par Xavier Adrien Laurent dans une mise en scène de Hervé Lavigne.
Nouveau seul-en-scène de l’été, cette rencontre avec un comédien "dans tous ses états" invite à un voyage drolatique qui ne manque pas de saveur.
Le spectacle commence… Croyez-vous ? Il faudrait pour cela que la musique ne "bloque pas", que l’éclairagiste se concentre, que le public se réveille, que les premiers rangs cessent d’imiter les lignes de jeux de massacre.
Xavier Adrien Laurent est un hyper-sensible, un velléitaire, un fanatique qui apostrophe l’apathie de spectateurs avachis. Il imite ses professeurs du conservatoire, l’obsédé sexuel, la vieille fille, la vieille aigrie qui démolit la jeunesse mais aussi les apprentis- comédien impubères, sans talent, ni voix, ni vocation, ni grâce. On y est. La charge est réaliste, méchante, vacharde presque.
Au milieu du spectacle, le comédien, monté à Paris pour exister, retombe hélas dans la galéjade, un laborieux et trop long passage sur le "Foutebol", des peuchèreries gâte-sauce ou tourne-bouillabaisse, des mentions sur "Mareseille, capitale européenne de la culture" (la promotion est lourde) et, patatras, le génie initial retombe comme une fougasse rétive. Dommage !
Les apostrophes vers le public et la désignation de victimes à monter sur scène font virer l’ensemble vers le café-théâtre ou le club-Med, et nous sommes au Lucernaire, funérailles !
Et pourtant ce quitteur de jeunesse désolé est bien intéressant, doué, douloureux, subtil, fortiche, nostalgique, ratiocineur, attachant en diable. Qu’il aille puiser dans cette vanité blessée, et il remontera d’autres perles bleues, que l’on voit dans le début de son spectacle.
Alors, toutes réserves bues, il faut voir ça, parce que ce monsieur X.A.L. a quelque chose à dire, qu’il a du métier et de la rage ! Et c’est rare ! |