Réalisé par Marcos Bernstein. Brésil. Comédie dramatique. 1h34. (Sortie 21 août 2013). Avec Joao Guilherme Avila, José de Abreu, Caco Ciocler et Eduardo Dascar.
Alors que le temps des vacances s'achève, pourquoi ne pas faire escale au Brésil, dans les années cinquante, en compagnie de Zézé, huit ans, et de sa petite tête débordante de rêves dans une vie pas très souriante ?
Évoquer "Mon bel Oranger", cela va forcément réveiller des souvenirs chez beaucoup. Car ce roman de José Mauro de Vasconcelos qu'adapte ici Marcos Bernstein a été lu par des générations d'élèves du cours moyen qui n'ont pas oublié le petit Zézé et ses aventures avec toute une galerie de personnages truculents et fantasques, à commencer par Portuga, gentil misanthrope et surtout adulte d'exception sous sa barbe et son panama puisqu'il n'a pas perdu le secret de l'enfance.
Marcos Bernstein retrouve avec aisance ce Brésil coloré et campagnard, dans lequel la pauvreté est comme le dit la chanson "moins pénible au soleil".
Théoriquement, Zézé n'a pas de chance : son père est chômeur, dépressif et capable de le battre. Mais, en regardant pousser ce bel oranger, auquel il confie ses peines et ses chagrins, en fraternisant avec un musicien qui vagabonde avec sa guitare et en découvrant le jardin extraordinaire de Portuga, Zézé échange ses malheurs existentiels et ses problèmes de santé contre une enfance presque idéale, de celle qu'on porte en soi toute sa vie.
On n'est pas dans une description réaliste du Brésil d'avant le décollage économique, mais dans un climat onirique qui transcende le quotidien avec des bons sentiments qu'on aime pouvoir partager avec ce charmant bambin attentif et attentionné.
Jamais cabotin, toujours étonné, Joao Guilherme Avila est un Zézé qui ressemble trait pour trait à son modèle de papier imaginé par José Mauro de Vasconcelos. Sa complicité avec José de Abreu, qui rend inoubliable la figure de Portuga, donne une vraie profondeur à ce récit d'apprentissage gentiment nonchalant. Un enfant mal parti rencontre un homme pas très bien arrivé et ce croisement improbable fournit un destin à l'un, une fin de vie heureuse à l'autre.
"Mon bel Oranger" de Marcos Bernstein peut être vu par les Zézé et les Portuga, les petits et les grands enfants. Jamais mièvre, c'est un joli film qui donnera envie de relire un joli livre. |