Réalisé par Paolo Virzi. Italie. Comédie. 1h35 (Sortie 4 septembre 2013). Avec avec Luca Marinelli et Federica Victoria Caiozzo.

Auteur d’une dizaine de films, Paolo Virzi est un cinéaste italien dont on a pu, ces dernières années, apprécié "Caterina va en ville" et "La Prima cosa bella".

Dans "Chaque jour que Dieu fait", Paolo Virzi aborde un sujet qui, de ce côté des Alpes, pourra paraître anodin (le désir d’enfants), mais qui, dans la société transalpine désormais avare en enfants a quelque chose d’inoui.

Pour rendre crédible cette histoire "extraordinaire" qui va passer par une fécondation in vitro, Paolo Virzi a choisi deux visages nouveaux. Intello latiniste pas forcément mécontent de son travail de veilleur de nuit dans un grand hôtel, Guido (Luca Marinelli), beau barbu année 70, a rencontré Antonia (Federica Victoria Caiozzo), qui se rêve chanteuse.

Couple apparemment mal assorti, le lettré et la post-punkette qui susurre en anglais incarnent pourtant une espèce de jeunesse européenne, à la fois enracinée et mondialisée. De milieux différents, ils se sont rencontrés dans cette période de l’existence, celui du premier emploi, où les cartes sociologiques ne sont pas encore distribuées puisque tout le monde communie dans la précarité.

Paolo Virzi réussit à compléter son récit un peu prévisible - le parcours du combattant pour avoir un enfant par assistance médicale - avec la description des deux familles. Dans cette comédie sympathique, on pourra lire un petit message subliminal de la part du cinéaste : faire des enfants est garant de mélange social, d’ouverture à l’autre, etc…

Dans la "vraie vie", Federica Victoria Caiozzo se fait appeler "Thony" et pousse la chansonnette dans cette sous langue anglaise d’acculturée qui constitue le "gros moins" de ce film, même s’il en dit long sur l’évolution d’une certaine jeunesse européenne.

Reste qu’elle forme avec Luca Martinelli un couple mémorable. On prédit aux deux acteurs une belle carrière devant les caméras et l’on espère que le film séduira des spectateurs encore curieux de la vie de leurs voisins, histoire de comprendre ce qui les rapproche et ce qui les éloigne.

"Chaque jour que Dieu fait" de Paolo Virzi est un film charmant, plein de bons sentiments et qui se voit sans condescendance puisqu’on n’ose pas imaginer comment un cinéaste français se serait tiré d’un pareil sujet.