Comédie dramatique de Dylan Thomas,mise en scène de Stephan Meldegg, avec Rachel Arditi, Jean-Paul Bezzina, Sophie Bouilloux, Attica Guedj, César Méric, Jean-Jacques Moreau et Pierre-Olivier Mornas.
Après sa création dans les années 70 et sa reprise en 1982 lors de sa prise de fonction de directeur du Théâtre La Bruyère, Stephan Meldegg monte à nouveau "Au bois lacté", qu'il qualifie de "pièce de mon coeur".
Le dernier opus de l'auteur gallois, poète et dramaturge, Dylan Thomas, était à l'origine une pièce radiophonique, forme particulièrement adaptée à son registre qui est celui de la chronique villageoise, qui se racontait lors des veillées, composée d'une myriade de vignettes qui sont autant d'histoires simples composées par la parole de personnes banales et ordinaires qui commentent le quotidien et évoquent leur passé et leurs rêves.
Cette partition écrite au début des années 50, et qui connut un grand succès posthume en étant portée tant sur scène que sur grand écran, immerge le spectateur le temps d'une journée dans le microcosme d'un village rural en terre celtique, au pays de Galles, vivant en autarcie à l'heure d'un autre siècle dans une nature aussi belle que rustique.
A l'instar du village de la Miss Marple de Agatha Christie, ce village fictif de Llareggub, inspiré par celui dans lequel vivait l'auteur, recèle tous les archétypes humains qui interviennent de manière polyphonique sur la sollicitation d'un narrateur.
Dans un décor unique conçu par Edouard Laug, deux bancs et des arbres stylisés en deux dimensions, intervient une distribution judicieuse et talentueuse de sept comédiens.
Rachel Arditi, Attica Guedj, Sophie Bouilloux, Jean-Paul Bezzina, César Méric, Jean-Jacques Moreau et Pierre-Olivier Mornas campent plus d'une soixantaine de figures qui forment une ronde aussi savoureuse que touchante.
Ils portent efficacement - et de manière sensible - un texte qui implique un travail conséquent sur une langue à la poétique géorgique, qui n'est pas sans évoquer celle de James Joyce ou Francis James, célébrant la beauté immanente du monde. |