Voir et écouter David Eugene Edwards est toujours une expérience assez ahurissante pendant laquelle je me sens hors du temps parti à la recherche d’un monde qui n’existe plus.

Qui plus est, ce concert a cela de spécial qu’il se tient à Paris, fait rare pour Woven Hand puisque le dernier concert remonte au début de l’année 2002. Heureusement, le choix de l’Européen est impeccable : la salle qui dispose de places assises, possède un son exceptionnel.

David E Edwards arrive sur scène à 20 heures 40, portant cette fois-ci un jean aux larges revers et une toque plutôt bizarre. Bien sûr ce n’est pas un concert du Horsepower et le public est plus calme.

Quand j’entends les premières notes, un frisson me parcourt. Wow ! Il commence par “Outlaw song”, une reprise que jouait déjà 16 horsepower mais qui prend un sens totalement différent ici, à Paris, de nos temps.

Sur scène, David utilise trois guitares : une électrique rouge que tous les fans reconnaîtrons, une folk qui ressemble à s’y méprendre à une guitare classique (à moins que ce ne soit le contraire) et ce qui m’apparaît être une mandoline (et non un banjo mais pas sur). Il a également un sampler je crois.

Les performances de David E Edwards avec Woven Hand contrastent de plus en plus avec celles du 16 horsepower. Il y est plus concentré sur sa musique, n’hésite pas à regarder le public et surtout, il vit entièrement ses chansons qu’il décline dans des versions retravaillées, qui s’étendent fréquemment au delà des cinq minutes .

La setlist inclue des classiques comme “Strawfoot” ou “Black Soul choir” (variante medley en rappel), mais joués complètement différemment. Tous les titres de Consider the birds sont passionnants et prouvent combien cet album est excellent. “Chest of drawers” et “Down in Yon forest” paraissent encore plus mystique. Mais c’est l’inverse pour “In the piano” et “Tin Finger”.

Les albums précédents ne sont pas oubliés et c’est une joie de réentendre live “Wooden brother”, la paire Russe ou “White bird”.

Et même si le concert dure près de deux heures, ce n’est bien sûr pas assez.

Certes, en un certain sens, David E Edwards peut être considéré comme un prédicateur : son éloquence est évidente. Mais il ne cherche pas nous convaincre, à nous enrôler : là devant nous, il ne joue pas la comédie. De toute façon il n’a pas besoin de cela : nous sommes tout acquis à ses oeuvres.

 

Tracklisting :
Outlaw’s song / Your Russia / Sparrow falls / Speaking hands / Strawfoot / My Russia / Chest of drawers / Philly’s Ann / White bird / Down in Yon forest / Wooden brother / Oil on panel / ? / Tin finger / In the piano / Black soul choir medley / Blue pail fever