Spectacle de cabaret dirigé par Sylvia Bergé interprété par avec Martine Chevallier, Véronique Vella, Sylvia Bergé et Julie Sicard accompagnées au piano par Osvaldo Caló.
Fantaisie d’automne, ce spectacle musical, pétillant, incongru, presque clandestin, occupe le plateau de la salle mythique du Français, chassant alexandrins et sublime, au profit de trilles, facéties et drolatiques chansonnettes.
Un thème ? Aucun, sinon un hommage appuyé à l’imaginaire masculin, symbolisé par le piano, et un formidable musicien, Osvaldo Caló, qui invente la Femme, fatale, généreuse, dérisoire et séductrice, en compagnie de Queneau, Vian, Mac Orlan et autres.
Une troupe ? Ah oui ! Car malgré la légèreté du sujet, c’est aux comédiennes de l’Illustre théâtre que l’on a affaire, déchaînées, déguisées en grisettes, en harpies, en marchande des quatre-saisons, en tristes filles de joie, chantant l’une divinement, l’autre fougueusement ou généreusement ou encore parodiquement.
Sylvia Bergé est la "meneuse", et la plus douée, Véronique Vella, la plus électrique et Martine Chevalier, la plus joueuse, tandis que Julie Sicard émeut comme un oiseau chassé du nid.
On s’amuse beaucoup de cette succession de numéros, retrouvant une Mistinguett ou une Jacqueline Maillan, et le rythme est souvent soutenu, porté par un accompagnement musical de haute fidélité.
D’aucuns regretteront une allusion trop appuyée à cette idéologie de "guerre des sexes", chère à Strindberg, qui affaiblit le bonheur pris ensemble, par instants, mais ces dames, en vraies femmes, reprennent la main, et, par une pirouette, redonnent de leur vitalité, convoquent leur charme et s’émancipent des attaques catégorielles.
Il y a de la vie, de la foi et de l’esprit dans tout cela, et beaucoup de générosité. Et du retournement. Et de la folie, heureusement ! Finalement, beaucoup de plaisir accordé et des airs amusants à chantonner dans la rue.
Un vrai divertissement décalé, avec des rires secrets. |