Retour vers le futur. De la ville de Rouen on connaît déjà la Seine, on connaît aussi les ruelles piétonnes ainsi qu’une certaine douceur de vivre, lovée dans un des méandres du fleuve, en aval de la trépidante Paris. Mais on en sait peu sur la production musicale de la ville normande. Pourtant, François Maurin, plus connu sous son nom d’artiste F.M. résident de cette cité, commence à se faire un nom de ses initiales au sein du milieu musical français. Le nouvel opus de ce chanteur/compositeur concocté avec un soin tout particulier fleure bon la douce nostalgie d’une époque pendant laquelle la mélodie et l’histoire d’une chanson importait bien plus que les paillettes et les projecteurs.
Si, dans son premier album, F.M. s’était contraint à n’utiliser que les instruments d’une formation d’orchestre de chambre, c’était en quelque sorte, pour poser la démonstration de son savoir-faire sur le plan harmonique. Ce postulat étant maintenant acquis, le chanteur pouvait passer à un nouveau projet basé sur des créations toujours aussi personnelles, encore empreintes d’une parfaite connaissance de l’alchimie qui rend les sons beaux à l’oreille humaine.
Ce nouvel album est un peu comme une malle aux trésors que l’auditeur aurait découverte au fin fond d’un grenier. La pochette de l’album avec sa calligraphie si particulière déclenche d’ailleurs les mêmes sensations que de soulever le couvercle d’une malle poussiéreuse en espérant dénicher autant de trésors que possibles. Et c’est justement ce qui se produit à l’écoute des morceaux.
L’orgue roi de F.M. nous propulse vers des décennies passées qui vont des années 70 jusqu’aux années 90. Cet orgue justement, présent sous différentes formes, est le fil conducteur des chansons qui collent chacune à une époque définie. Pour "The Reason Why", ce seront les années 70 qui se matérialisent immédiatement à l’esprit, appuyées en cela par un vibrant hommage à la production de Jeff Lyne et son Electric Light Orchestra. Puis c’est "My Lost Life" qui fait rejaillir des réminiscences du mythique Chicago. Ce même groupe Chicago qui a sans doute aussi inspiré "His Mother Son" si on en juge par l’atmosphère si douce de la chanson. Dans un autre registre, mixant Music Hall et Opéra de Quat’ Sous, on remarque "The Holydays Of My Youth" qui aurait très bien pu émaner d’un Neil Hannon et son fameux Divine Comedy.
Comme on le voit donc, The Organ King est un disque protéiforme : c’est à la fois une démonstration musicale et aussi un bel objet faussement vintage. Cet opus, par sa pochette à la calligraphie savamment étudiée pour vous mettre en condition et ses chansons taillées sur mesure pour vous transporter, mérite une écoute attentive qui saura combler les fanatiques de belles harmonies.
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