Pantomime conçue et mise en scène par Mathilda May, avec Stéphanie Barreau, Agathe Cemin, Gabriel Dermidjian, Loup-Denis Elion, Gil Galliot, Emmanuel Jeantet et Dédeine Volk-Leonovitch.
Ah, la vie quotidienne dans un open space ! Mathilday May a choisi pour son premier spectacle d'en explorer toutes les vicissitudes à travers un groupe dont on va suivre la journée heure par heure, du bureau à la machine à café, en passant par le local fumeurs.
L'ensemble est efficace et offre de nombreux moments de bravoure à des comédiens survoltés qui accomplissent un beau travail proche du clown, voire même de la danse tant certaines séquences sont chorégraphiées avec précision, et c'est une des grandes qualités de ce spectacle qui ménage des moments beaux ou émouvants.
Le chant est présent également avec une très belle scène de gospel à la fin du spectacle. Dommage simplement que la bande son soit un peu trop présente et que le la deuxième partie baisse nettement en rythme.
Il faut néanmoins découvrir cet "Open Space" fourmillant d'idées et porté par un groupe épatant. Mais pour ce qui est de ressembler à Jacques Tati, le spectacle manque là cruellement de poésie.
Chez les femmes, Stéphanie Barreau est une secrétaire dont les talons rythment le spectacle, Agathe Cemin, une employée dont la timidité cache un tempérament volcanique, Dédeine Volk-Léonovitch incarne avec talent une parfaite business woman.
Tandis que côté hommes, Gabriel Dermidjian compose simplement un employé plus vrai que nature, hilarant dans ses petites manies, Loup-Denis Elion impressionne quant à lui par sa gestuelle et son dynamisme, Emmanuel Jeantet nous régale des ses expressions et de sa folie, enfin Gil Galliot compose une galerie de personnages burlesques, du pdg au réparateur, avec brio.
Mathilda May, grossissant le trait jusqu’à l’excès, utilisant les ralentis et les accélérés, dépeint à merveille le quotidien de ces employés fait de petites compromissions au groupe et de lutte quotidienne pour y garder sa place.
Une comédie-ballet moderne aussi drôle que cruelle donc, qui n'épargne personne et présente de façon originale, à la façon des spectacles de clowns russes, les petits tracas d'un échantillon humain observé au microscope. |