Après 20 ans de bons et fluos services, les toulousains de Punish Yourself s’offrent (et nous offrent) des vacances au Mexique à Guadalajara. Pas d’inquiétude pour les aficionados du groupe, ils ne sont pas transformés en mariachis, on a toujours affaire à la violence d’un métal industriel teinté d’électro et ils arborent toujours leurs maquillages fluorescents lors de leur concerts endiablés. Mais dans ce sixième album, on est plongé dans l’univers du macabre mais néanmoins festif "Día de Muertos" où on commémore les défunts au Mexique (leur fête de la Toussaint en quelque sorte).
On retrouve de très courts intermèdes qui nous font passer d’un titre à l’autre et soit nous invite à une prière de bienvenue ("Bienvenido al estado libre y reunido de Mexxxas"), nous soumet à un suspense insoutenable ("William Seward's Got a Gun, 1951"), nous emmène dans une procession d’une statue de sainte vierge à la bougie ("La Reina de Agujas, Santisima Muerte en su traje de carne y sangre") ou à prier que le soleil se lève le lendemain ("Becomes the next sun").
Le titre le plus réussi et qui sort le plus des sentiers battus par nos zombies-punk est sans doute "Abajo / Bajada", ballade avec son harmonica maléfique, sa trompette endiablée et son inquiétante ambiance post-western-spaghetti (on penserait même par moments à une BO de Morricone).
Hormis ces quelques allusions, le reste de l’album reste un métal industriel électro furieux qui fait penser tantôt à Rammstein ("All You Zombies", "Compañeros de la Santa Muerte"), tantôt à Rob Zombie ("Nation to Nation", "Nagual Blues"), tantôt à Marilyn Manson ("Spiders 375 Necromancers", "Gunslinger") à renforts de beats frontaux.
On regrettera peut-être seulement qu’ils n’y soient pas allés vraiment à fond dans leur thème et n’aient pas davantage intégré de sonorités et d’instruments mexicains typiques, l’ambiance et les décors de leurs concerts nous emporteront sans doute plus dans leur monde sombrero-tequilla-marijuana.
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